Dans cette nouvelle interview, faisons connaissance avec Stéphanie dont la valeur profonde est la famille. Si elle a commencé à investir pour atteindre sa liberté financière, cette maman investisseuse est avant tout très protectrice et souhaite bâtir un véritable “mur financier” autour de ses enfants…
COMELS : Quand et où es-tu née ?
Je suis née à Martigues en 1986.
COMELS : Où investis-tu ?
J’investis à Istres.
COMELS : Investissement locatif ou achat/revente ?
Plutôt locatif.
COMELS : Quel est ton objectif dans la vie ?
L’indépendance financière.
COMELS : Que représente l’immobilier pour toi ?
L’immobilier, c’est un revenu passif transmissible.
COMELS : Investir au féminin, ça change quelque chose selon toi ?
Difficile à dire, parce qu’on investit en couple.
COMELS : Un mot pour le fun ?
Soyez déraisonnable !
COMELS : Quelles sont tes différentes activités ?
Je suis ingénieure de formation, en agroalimentaire. J’ai fait toute ma carrière en grande distribution. J’ai eu un petit dernier (bébé), un petit troisième complètement surprise qui est venu chambouler tout ça, parce que j’étais très carriériste. Je venais d’évoluer en tant que Responsable commerce, en marche pour être directrice de magasin un jour, sur un hypermarché.
J’ai pris un congé parental pour ce petit dernier et, en même temps, avec mon mari, on a investi dans l’immobilier. J’ai commencé à lire pas mal de bouquins, je me suis pas mal renseignée sur plein de petites choses que l’on pouvait faire pour sortir un peu du cadre du salariat.
J’ai commencé à développer mon activité dans le bien-être, en marketing multi-niveau, en MLM, avec une marque de nutrition et de sport. J’ai eu, moi-même, des résultats énormes, donc je me suis dit que j’allais développer mon équipe et aider, en même temps, les personnes à se remettre en forme. Je suis toujours en congé parental, je suis censée reprendre le 6 septembre 2021. On verra si j’arrive à prendre mon courage à deux mains et vivre pleinement de mon indépendance.
COMELS : Pourquoi investis-tu dans l’immobilier ?
C’est venu petit à petit, cela a été un cheminement. Avec mon mari, nous avons d’abord investi en Picardie. Comme il est militaire, on était en région picarde. On a acheté une vieille longère picarde qu’on a retapée. Et, à la revente, on a vendu uniquement la maison et on a gardé l’équivalent de 2000m2 de terrain qui allaient passer en terrain constructible. Grâce à cette expérience, cela a été extraordinaire. Notre maison a été remboursée, le crédit a été remboursé, et les terrains qu’on allait vendre allaient devenir de la plus-value. On s’est dit qu’il y avait vraiment quelque chose à faire. Avec mon mari, on a toujours été assez économes, pas de surconsommation, dès qu’on avait de l’argent, on le mettait de côté. On savait qu’on voulait investir, mais on ne savait pas vraiment dans quoi. On n’avait pas de schéma autour de nous qui pouvait nous montrer l’exemple en matière d’investissement dans l’immobilier.
Lorsque j’ai évolué en tant que Responsable commerce, j’avais un plus, tous les mois. Et plutôt que de faire des améliorations chez nous, d’acheter une nouvelle voiture, on a choisi de l’investir dans du locatif. Donc on a mis notre premier pied à l’étrier en investissant dans le locatif. Heureusement, on l’a fait avant que je ne sache que j’attendais le petit troisième, sinon on aurait eu trop trop peur (rires). On ne l’aurait jamais fait, mais là on avait signé le compromis, on était lancés et obligés d’aller jusqu’au bout. C’est donc vraiment ça qui nous a poussés et, aujourd’hui, on n’a pas envie de s’arrêter.
COMELS : Très bien, cela m’amène à une autre question. Quel a été ton premier investissement ? Qu’est-ce que tu as fait, du coup ?
Finalement, notre première maison qui était notre résidence principale est devenue presque un investissement, parce que, là aujourd’hui, on a ces deux terrains qu’on va pouvoir revendre et qui vont nous aider à acheter quelque chose.
Sinon, le vrai investissement purement locatif qu’on a fait, ce sont deux petits studios achetés à Istres.
On a acheté deux petits studios, et quand on a acheté une autre maison dans le Sud, c’est pareil, on a acheté dans l’idée d’investir. On a acheté une maison à deux niveaux. Nous, on habite l’étage du haut, et le bas, on est en train de le transformer pour faire du Airbnb, cette fois-ci.
Le but, c’est de vendre, à terme, nos terrains en Picardie pour pouvoir transformer le terrain qu’on a actuellement, sur Istres, dans les Bouches-du-Rhône. On a un gros hangar agricole qu’on voudrait transformer en notre habitation principale pour pouvoir louer l’ensemble immobilier de notre maison actuelle. Le rez-de-chaussée et l’étage. Ce qui viendrait complètement annuler notre crédit.
COMELS : Génial ! Plein de projets !
Oui, plein de projets !
COMELS : Est-ce que c’est plus difficile d’investir quand on est une femme ?
Pour nous, c’est vrai que cela a été une même philosophie partagée avec mon mari, donc je ne me suis pas retrouvée seule. On était mariés, sous le régime de la communauté. Tout ce qu’on a acheté, on l’a acheté ensemble. Par contre, quand on a acheté, on n’a pas fait le choix de l’investissement risqué. Je sais que lorsqu’on est investisseur, il faut savoir prendre des risques, mais on est vraiment restés dans l’optique que, si jamais, demain, on a des impayés, on a des problématiques par rapport aux loyers ou autres, on va pouvoir assumer financièrement.
Je pense que si on est une femme seule et qu’on a cette capacité d’assumer le remboursement, pour moi, investir au féminin ne pose pas de problème.
Ce qui nous a aidé un peu plus, avec mon mari, c’est qu’on a pu emprunter un peu plus, car on avait deux salaires.
COMELS : Comme ces interviews ont pour but de pouvoir inspirer un maximum de femmes, notre question est plus de savoir si, dans les différentes étapes des investissements que tu as réalisés, à un moment, par exemple à la banque ou avec les artisans, tu avais l’impression qu’on s’adressait plus à ton mari qu’à toi, justement parce que tu investissais en couple ? Est-ce que tu t’es sentie considérée de la même manière ? Au contraire, est-ce que tu t’es dit que cela pouvait être un atout d’être une femme pour certaines choses ? Ou pas du tout ?
Alors, là, je peux répondre, parce qu’en fait, mon mari ne s’occupe de rien. (rires)
Il ne gère absolument rien. Il va venir avec moi aux visites, il me fait confiance. Mais, pour tout ce qui est démarchage des banques, des assurances, le courtier pour la première maison, les travaux, négocier avec les artisans, c’est tout moi qui gère. Donc il m’aide pour son atout pécuniaire, on peut emprunter plus !
Oui, et pour le moral aussi. Je suis plutôt angoissée. Cela signifie vraiment de sortir de ma zone de confort de faire ce genre d’investissement. Jérémy, lui, est très zen. Il n’y a rien de grave pour lui. Il me rassure énormément, par rapport à mes limitations mentales à moi.
Mais j’ai vraiment fait toutes les démarches toute seule, donc je ne vois pas de problème particulier à investir en tant que femme.
COMELS : Est-ce qu’il y a des points que tu détestes dans l’immobilier ?
Je n’aime pas les difficultés qu’on peut avoir avec certains locataires. Le risque de la détérioration, le risque d’impayé. J’ai encore un travail à faire sur ça, parce que je sais qu’avec mon mari, on veut continuer à investir. Plus on va investir, plus on va être confrontés à ce type de problèmes. On n’a pas le choix. Mais c’est vrai que, dès que le téléphone sonne et qu’on voit le nom du locataire, j’ai la petite boule au ventre, je ne suis pas bien. C’est aussi lié au fait qu’on a eu des mauvaises expériences.
Mais je sais qu’il faut que j’y travaille.
COMELS : Ça fait partie du jeu…
Oui, ça fait partie du jeu. Peut-être qu’un jour, on pourra se permettre de déléguer, mais, pour l’instant, on n’a pas l’aisance financière pour le faire. Et, en même temps, c’est très formateur aussi.
COMELS : Cela nous amène à la question suivante : c’est toi qui gères les biens que tu loues ? Tu n’as pas délégué cette partie ?
Oui, en fait, on avait commencé à mettre la gestion de nos biens en agence, on a essayé. Cela n’a pas été une super mauvaise expérience, mais, honnêtement, on a vu que face aux problématiques qu’on pouvait avoir avec les locataires, agence ou pas agence… C’est l’agence qui fera les démarches, c’est vrai, mais la loi est faite de façon que nous ne sommes pas plus protégés.
Et on a un bien qui est très particulier. On va avoir des profils avec peu de revenus, et dès qu’une agence se place au milieu, ce sera plus un frein qu’autre chose. On s’est rendu compte qu’on trouvait plus facilement pour le mettre en location.
Et l’idée, c’est que moi, demain, j’arrête mon activité de salariée pour pouvoir faire immo et MLM. Donc tout gérer moi-même.
COMELS : Qu’est-ce que tu préfères dans l’immobilier ?
Quand je parlais d’indépendance financière, j’aimerais vraiment créer un mur financier autour de ma famille, pouvoir protéger mes proches, mes fils. Il y a ce côté de pouvoir investir dans du patrimoine, de pouvoir leur transmettre aussi. La transmission, cette idée me plaît énormément. C’est de l’argent qu’on place et qui nous rapporte. On essaie toujours de faire des achats réfléchis de manière à ce que, même si on doit revendre ou si les enfants doivent revendre, on ne sait jamais vraiment comment ça va évoluer, c’est de l’argent qui aura profité et qui pourra être profitable sur plusieurs générations aussi.
COMELS : On sent beaucoup le profil maternel… Je pense que tu as un pourquoi fort qui doit être tes enfants…?
Forcément. C’est vrai qu’en tant que femme, je vais peut-être choquer en disant ça, mais j’étais tellement carriériste que, pour moi, avoir un enfant, c’était presque alimentaire. Il allait bien falloir se reproduire à un moment donné. J’étais femme, donc j’allais le porter, moi. J’étais fille unique, mes parents étaient artisans-commerçants, donc j’ai été élevée dans un contexte où il faut faire un choix dans la vie, soit on est maman, soit on est active et ambitieuse. J’avais fait le choix, via mes études, etc., d’être une femme active, ambitieuse et carriériste, parce que, pour moi, le travail est vraiment un épanouissement, ce n’est pas juste alimentaire.
Mon mari en voulait deux. Donc j’ai enchaîné. Et puis, finalement, je me suis retrouvée enceinte sous stérilet. Ce troisième a vraiment été The Big Surprise. Pourtant j’avais travaillé dur pour arriver à ce niveau de Responsable commerce. Malgré mes deux grossesses, des déplacements avec mon mari du nord au sud, du sud au nord…
Là, je me suis dit : « OK, j’ai trois enfants, un mari militaire, qu’est-ce que je fais ? ». Je me suis vraiment sentie, par rapport à toutes mes pensées limitantes que j’avais eu pendant mon adolescence, ma vie de femme… Je me suis dit : « je suis pieds et mains liés, je vais passer ma vie… ». Il fallait que je trouve une solution. Je voyais mes trois fils. Je me suis dit : « Soit je deviens la femme que je n’ai pas envie d’être, et plus tard je dirai à mes enfants que j’aurais voulu être ça, faire ça, etc. ». En même temps, quand on a des enfants, on voit qu’il y a d’autres choses, ce n’est pas qu’alimentaire. On ressent cette maternité et on fait passer nos enfants avant toute chose. Soit, eux, leurs trois petites têtes vont me donner un moteur fou pour être la personne que j’ai envie d’être, mais différemment, dans un cadre différent du salariat. Ce salariat qui, malgré que je me suis énormément épanouie avec ce que j’ai fait en grande distribution, représente des contraintes horaires, de vacances, très compliqué en étant mère de famille. Il va falloir que j’arrive à construire mon truc à moi, qui me plaise. Et le moteur, forcément, c’est mes enfants. J’essaie d’avoir cette vie que j’ai toujours rêvée pour eux, pour nous, tout en ayant cette flexibilité qui me permet d’être là pour eux.
COMELS/Mélanie : C’est hyper intéressant, ton profil. Je me retrouve complètement dans ce que tu dis. Sauf que ce qui m’a fait changer, ça n’a pas été les enfants, mais autre chose. Mais je me retrouve… Tu sors de l’école, tu veux être carriériste. En plus, moi, j’ai commencé en grande distrib’ avec toi, pour ceux qui ne connaissent pas Stéphanie. J’ai commencé avec toi, tu étais ma supérieure !! Et j’avais vraiment cette vision, moi aussi, de grimper les échelons, de finir directrice, c’était un peu mon objectif de vie ! Et quand je me suis rendue compte qu’il y avait ce monde parallèle, comme toi, je me suis dit qu’il y avait peut-être une autre vie qui existe à côté et qu’être carriériste n’est pas le seul chemin que l’on peut emprunter. Et je pense que Corinne a exactement le même profil…
COMELS/Corinne : Il y a aussi une question d’âge. J’étais ingénieure, carriériste, directrice d’agence pendant dix ans. Je pense qu’il y a un âge pour tout. Et, à un moment, tu ouvres les yeux, finalement le boulot, ce n’est pas toute ta vie. Il y a ta famille, les voyages, d’autres aspirations. Et avoir du temps pour soi aussi, c’est important. Parce que moi, je bossais soirs, week-ends, vacances… Tout était dédié à mon job. Au bout d’un moment, tu te dis que tu ne vas pas faire ça pendant 45 ans, 40 ans. Mais être carriériste en sortant de l’école, je comprends parfaitement.
Oui, et puis, moi, j’ai 34 ans et des fois, je me dis que c’est passé tellement vite. Pourquoi m’imposer tout ça. Aujourd’hui, ça prendra le temps que ça prendra. Mais on se rend compte qu’on peut vivre différemment aussi. J’avais l’impression qu’il fallait absolument mon salaire sinon tout allait s’effondrer. Mais ce que cela procure en sérénité, en liberté, et même dans le couple. Avec mon mari, on était du genre à se taper dans la main quand l’un rentrait à la maison et que l’autre repartait. On ne se voyait plus. Et moi-même, je ne me regardais même plus dans le miroir. J’avais fait une croix sur mon physique. Je n’avais que 33 ans, mais j’avais fait une croix sur mon physique. Trois grossesses, je n’avais plus le même corps, j’avais pris entre vingt et vingt-cinq kilos. J’étais vraiment un cerveau sur quatre pattes. C’est vrai que mon activité en MLM m’a permis de reprendre le contrôle de mon corps et cela a été une vraie révélation.
Et l’immobilier reste focus dans notre tête, mais j’ai décidé de le financer autrement. Pas par mon activité salariée, mais plus par cette nouvelle activité-là.
COMELS : Est-ce que tu as des mentors ?
Oui, alors j’ai lu pas mal de livres. Bien sûr, Robert Kyosaki, notamment, “L’entreprise du 21ème siècle”, “Père riche Père pauvre”, … qui sont vraiment géniaux. Ça a été une sacrée claque de les lire. Dale Carnegie avec “Comment se faire des amis”, etc. Et j’aime bien regarder des tutos sur Youtube. Jim Rohn, Napoleon Hill, j’en ai lus pas mal. Après, il y a aussi la propre expérience, celle qui touche plus le cœur. Je pense à mes parents. Je suis issue d’une famille d’artisans-commerçants, je suis la seule à avoir fait des études. Deux générations en arrière, c’était une famille d’immigrés. Donc ils se sont vraiment construits au fur et à mesure. Mes parents sont de gros travailleurs, ils ont une capacité de travail énorme. D’ailleurs, ils ont réussi. Ils ont été en capacité de faire de l’argent. Sauf que cet argent-là, il était purement dépensé en voiture, maison, … J’ai été plus que gâtée. J’étais une férue d’équitation, donc tous les week-ends, je montais à cheval. C’est vrai qu’ils m’ont fait vivre une belle vie, j’avoue. Mais, aujourd’hui, ils ont une cinquantaine d’années et ils se retrouvent dans une situation où je vois, de ce que je sais désormais par rapport à l’intelligence financière, que s’ils avaient investi différemment leur argent, ils n’auraient plus besoin de travailler. Je pense qu’ils m’auraient même sortie du milieu, j’aurais peut-être même pu faire la gestion de leur patrimoine à eux, pourquoi pas. On aurait pu créer un truc en famille. C’est vrai que mon père, aujourd’hui, même s’ils sont très heureux, il se retrouve à 50 et quelques années… Ils ont un camion de pizza, parce qu’ils se sont reconvertis. Ils ont eu des difficultés financières malgré tout le travail qu’ils avaient fait pendant des années, et ils sont fatigués. Mon père a une capsulite, ma mère a des problèmes… L’usure de toutes ces années de travail me touche en fait, cela me touche énormément en tant qu’enfant. Je me dis que ce n’est pas possible d’avoir travaillé autant de temps et d’être encore obligé de donner de son temps pour avoir de l’argent. Et eux, indirectement, même si je ne leur ai jamais réellement dit, ce sont mes mentors par leur force de travail et par leur expérience de vie.
Des fois, je me dis qu’aujourd’hui, il y a un confort qui est énorme, j’ai pu accéder à un certain niveau d’études, j’ai pu accéder à un certain confort dans ma vie, mais je sais d’où je viens. Quand je regarde sur deux générations avant… Quand mon arrière-grand-mère est arrivée, son mari était prisonnier de guerre, elle allait avec ma grand-mère qui avait 4-5 ans vendre les citrons sur le Vieux-Port à Marseille… et, des fois, quand j’entends les gens autour de moi, ou même moi dire « Oh la la, je suis fatiguée » avec mon activité, mes trois enfants, c’est difficile et tout ça, on le vit tous, ce moment où on est parfois au bord du fameux Burn-Out… Intérieurement, je me mets un coup de pied aux fesses dans ma tête en me disant « Mais tu n’as pas le droit. Tu es là, parce qu’avant toi, il y a des gens qui ne se sont même pas plaints. ». Mon arrière-grand-mère, quand elle partait vendre les citrons, elle ne pensait pas dans sa tête : « Est-ce que je vais faire un Burn-Out ? Je ne sais pas où est mon mari… ».
On dit que la guerre a fait des gens forts, et la paix a fait des gens faibles. Moi, je veux être consciente de pourquoi j’en suis là, d’où je viens. Rien que pour honorer ces mentors de cœur, c’est important de continuer et de pouvoir se servir du tremplin qu’ils nous ont donné pour aller encore plus haut, encore plus fort.
Donc, il y a les mentors que tout le monde connaît, et mes mentors, c’est ma famille, mes ancêtres des générations d’avant.
COMELS : C’est trop beau, c’est émouvant !
On dit que l’immobilier n’est pas de tout repos : une anecdote ?
Oui, alors on achète deux appartements. L’un est loué, l’autre ne l’est pas. On le met en location, j’avais lu des bouquins sur la formation immobilière, tout ça. On le met sur Leboncoin, un monsieur nous appelle : « Voilà, je suis à la rue, je suis dehors. J’ai un CDI, on s’est séparés avec ma femme. » Bon, d’accord. Mon mari va lui faire signer le bail, un dimanche à 23h, tout ça, parce qu’on s’est dit qu’il était à la rue… Il nous a donné son contrat de travail, deux chèques pour la caution et pour le premier mois de loyer. SA grand-mère était garante, il avait le papier. Donc bon. Nous, tous contents, naïfs, le gars est à la rue, on n’a pas cherché à comprendre. Et il s’est avéré qu’il n’a jamais payé son deuxième mois de loyer, il avait volé les chèques à sa grand-mère. Il avait fait une fausse attestation selon laquelle sa grand-mère se portait garant. Nous, on est tellement loin de tout ça, c’était difficile d’imaginer qu’on pouvait aller aussi loin. Forcément, cela a été très compliqué, on a commencé à baliser. Là, c’est vrai que l’agence nous a aidés, on a réussi à récupérer les clés et, quand on est arrivés dans l’appartement, il nous avait tout fauché. C’était un meublé, mais il nous avait tout fauché jusqu’aux fourchettes, cuillères et l’appartement était vraiment très très sale. On se disait qu’il ne nous avait pas payés et qu’on s’était fait avoir, bon ok. Mais, en plus, il nous a vraiment tout fauché.
On l’a remis en l’état, on s’est dit qu’on ferait plus attention la fois suivante. Mais, le comble, c’est que mon mari a été convoqué au commissariat parce qu’on avait déposé des chèques volés sans le savoir. Mon mari a été fiché, donc il s’est retrouvé en caleçon au commissariat. Bon, il n’était pas le seul, mais il avait peur, comme il est militaire, il ne voulait pas avoir de souci. Cela n’apparaît pas sur le casier, mais il était quand même fiché, tatouage, photo, empreinte… comme dans les films.
Une sacrée expérience. Forcément, maintenant, on est un peu plus réticents, on fait un peu plus attention, même si on ne peut jamais trop savoir.
COMELS : C’était le premier locataire du deuxième appartement ?
Voilà, c’est ça. Quand on a acheté, un des apparts était déjà loué et l’autre qu’il fallait qu’on mette en location. Il a été notre premier locataire. Ça a été quelque chose, une anecdote !
COMELS : Un conseil en or ?
Si j’avais un conseil à donner, c’est d’oser, oser. C’est vraiment dans l’action qu’on apprend. Et c’est bien de se former. Nous, on voit, on s’est presque plus formés après avoir pris nos appartements, c’est vraiment le fait d’avoir acheté ces appartements qui nous a fait prendre conscience de nous former. Même si on a l’optique de déléguer la gestion, c’est important de comprendre un peu ce qui se passe et c’est vraiment dans l’action qu’on apprend.
Je sais qu’il y a de supers montages qui se font, on suit des groupes sur Facebook, il y a des gens qui arrivent, avec de la colocation, à faire de supers cash-flows, à avoir de beaux montages. Nous, on a préféré ce côté sécurité, parce qu’on s’est dit que, si demain on n’a pas de loyer, on arrivera quand même à assumer. Je ne dis pas que c’est la bonne méthode. Je pense vraiment que, quand on achète, on peut faire des jolis montages et que quand on se fait bien accompagner, on peut faire de supers choses. Le tout, c’est de choisir. Est-ce qu’on veut un investissement un peu plus risqué, un peu moins risqué. Le tout, c’est de vraiment passer à l’action. Et l’immobilier n’est pas fait que pour les personnes qui sont riches. Notre résidence principale, on l’a achetée à 110%, c’est-à-dire qu’on a même fait financer le notaire. On n’avait pas un kopeck de côté.
C’est juste un état d’esprit. Se dire, à un moment donné : « J’ai 200 € de plus par mois, qu’est-ce que j’en fais ? je l’investis ? je m’achète le dernier téléphone ? je m’achète la dernière voiture ? ». Nous, on a un très vieux Scenic tout délabré. C’est un choix de vie.
Mais, honnêtement, j’ai 34 ans et si on arrive à faire ce qu’on veut faire, je peux d’ores et déjà me poser la question : “Est-ce que j’ai besoin de travailler ou pas” ?
On arrive à payer ce qu’on a à payer, à manger comme on veut et à se payer une petite semaine de vacances. Bien sûr, on veut plus, c’est pour ça qu’on développe notre activité à côté.
Mais nos choix d’aujourd’hui déterminent ce qu’on va être plus tard. Il faut vraiment oser et ne pas croire que, parce qu’on ne connaît pas, ça n’existe pas. Et ne pas hésiter à faire du développement personnel pour essayer de lever ces pensées limitantes qu’on a. Se dire qu’on évolue en permanence, et c’est là que la vie est la plus excitante au possible.
COMELS/Mélanie : C’est dans l’action qu’on apprend, je suis totalement d’accord avec toi !
COMELS/Corinne : Osez ! Passez à l’action !
COMELS/Mélanie : Il faut oser, passer à l’action, faire des boulettes ! C’est en faisant des boulettes qu’on apprend, et Dieu sait que j’ai fait des boulettes !
(rires)