Delphine : Stop à l’auto-construction

#18 - Interview Delphine Verri
Temps de lecture : 13 minutes

Aujourd’hui, nous faisons la connaissance de Delphine. Avec son conjoint, ils ne font pas les choses à moitié puisqu’ils se sont lancés dans l’investissement immobilier à travers l’auto-construction, mais, comme l’avoue Delphine, c’est loin d’être de tout repos. Découvrez son témoignage.

COMELS : Tu es née où et quand ?

Je suis née le 10 janvier 1985 à Agen.

COMELS : Tu investis où ?

J’investis près d’Agen, dans une petite commune.

COMELS : Achat Revente ou Locatif ?

Pour l’instant, notre projet d’investissement sera du locatif, mais, à terme, on aimerait bien faire de l’achat-revente.

COMELS : Quel est ton objectif dans la vie ?

Être libre de mon emploi du temps.

COMELS : C’est quoi l’immobilier pour toi ?

L’immobilier, au départ, quand on a investi, c’était horizon retraite, en bons Français. Et, au fur à mesure, pendant le premier confinement, je me suis rendue compte de la puissance de l’immobilier, qu’on pouvait en vivre et, du coup, on a vraiment changé notre manière de voir ces investissements-là. Et là, c’est un objectif de vie, on va dire, de vivre de l’immobilier.

COMELS : Investir au Féminin, ça change quelque chose ? 

Oui, ça change quelque chose, parce qu’on est entourés de femmes bienveillantes. Je pense que les femmes sont bien placées pour comprendre les femmes, n’est-ce pas ? (rires) Et je trouve ça super, parce que c’est toujours dans la bienveillance, dans la bonne humeur, … et moi, c’est exactement ce qui me correspond.

COMELS : Un mot pour le fun ?

Oui, je reprendrais la chanson de Beyoncé qui disait “We run the world” Girls.

(rires)

Je ne vais pas vous faire la danse qui va avec, hein ! (rires)

COMELS : Quelles sont tes activités dans la vie ? Est-ce que tu es salariée, entrepreneuse ? Qu’est-ce que tu fais ?

Aujourd’hui, je suis salariée, je suis chargée de communication dans un organisme de sécurité sociale.

COMELS : Pourquoi as-tu investi dans l’immobilier ?

Comme je disais tout à l’heure, à la base, en prévision de la retraite. En rentes qu’on aura à la retraite. Aujourd’hui, nos objectifs ont complètement changé, on a vraiment envie d’être investisseurs immobiliers. Même marchand de biens, c’est une activité qui nous intéresse vraiment, avec l’achat-revente. Et même on est en train de se former pour la création de lotissements notamment. C’est quelque chose qui intéresse beaucoup mon conjoint. Moi, je serais plus marchand de biens en achat-revente. Mais je pense qu’à deux, on arrivera à faire de belles choses.

COMELS/Mélanie : Du coup, tu peux le rappeler, je crois que ton mari est constructeur dans les maisons, c’est ça ?

C’est ça. Là, on a fait notre RP tous les deux pendant quasiment trois ans, on l’a fait il y a dix ans. Là, on est en train de faire une autre maison qui est aussi en auto-construction à 100%, on fait absolument tout, les week-ends, les vacances, les jours fériés… Mais, là, on s’est rendu compte que déléguer nous servirait, parce que le temps qu’on passe sur le chantier, on ne le passe pas ailleurs. Donc, là, ce sera la dernière auto-construction. Et puis, de toute façon, les banques n’aiment plus ça. Depuis trois ans, on avait un autre projet qui a été abandonné parce que les banques n’aiment plus l’auto-construction, ça a été très compliqué d’obtenir le crédit. Donc on a fini par faire un refus de prêt pour passer à autre chose.

Donc, là, on change vraiment notre fusil d’épaule, et on va apprendre à déléguer.

COMELS : L’auto-construction : KESAKO ?

Pour nous, c’est vraiment tout faire. Donc on fait tout, des plans de la maison, on dépose le permis, toute la paperasse après qui va avec, et puis mon conjoint qui est fils d’artisan, portugais, avait un papa maçon, donc connaît les travaux, c’est une chance énorme, donc on a pu faire toute la maison, la maçonnerie, tout le gros œuvre, hors d’air. Et puis, là, on est en train d’être à l’intérieur, d’attaquer le placo, on a fait l’électricité, on a fait la plomberie pendant les vacances de Noël. Donc voilà, c’est tout ça. C’est très intéressant, c’est riche, mais c’est très fatiguant et c’est du temps, surtout. C’est beaucoup de temps et, vraiment, maintenant, on s’en rend compte, que de faire faire nous permettra de nous libérer du temps pour accélérer nos projets.

COMELS : Super. C’est hyper intéressant.

Comment as-tu ciblé les secteurs où tu as investi ?

C’est très simple, c’est la proximité. Parce qu’avec l’auto-construction, il faut qu’on soit sur le chantier grand maximum en une demi-heure parce que, déjà, une demi-heure, c’est une heure d’aller-retour par jour. Ce temps qu’on passe sur la route, on ne le passe pas ailleurs. La première maison, on l’a faite dans notre village, on habitait à côté, donc pratique. Là, c’est vrai qu’on a déjà 25 km, donc ça reste aussi… notamment pendant le couvre-feu, à 16h30 en gros on arrêtait de travailler, le temps de ranger le chantier, de faire la route, c’est tout ça qu’il fallait prendre en compte, donc là c’est vraiment à proximité de chez nous.

COMELS/Mélanie : C’est hyper intéressant ce que tu dis. Je vais sortir un peu du cadre en posant une question. Donc, aujourd’hui, tu fais de l’auto-construction. Quel a été le déclic qui te dit “Il faudrait que je délègue pour peut-être aller un peu plus vite ou gagner du temps” ?

On s’en est rendu compte pendant le coaching qu’on a eu la semaine dernière avec les gentlemen, je vous en reparlerai après. Mais très clairement, en délégant, le temps qu’on aura gagné, on ira faire des visites, on ira entretenir un réseau avec des agents immobiliers. Et tout ça, on ne peut pas le faire, les week-ends, on est sur les chantiers. Là, typiquement, on a une visite qui est prévue samedi, mais ça veut dire une journée ou une demi-journée de moins sur le chantier. Aujourd’hui, le temps compte, parce qu’il faut absolument qu’on termine cette maison. Avec les confinements, on a eu beaucoup de retard sur les matériaux et tout ça, donc on essaie de rattraper le retard, mais là, il faut vraiment la terminer. Donc le temps qu’on passe… On a envie d’accélérer, mais toutes les visites qu’on fait, c’est du temps en moins sur le chantier. Et c’est là qu’on s’est dit “Stop, maintenant, on arrête tout ça et on va faire faire pour avoir du temps pour le reste”.

COMELS/Corinne : Je vais faire un petit aparté. Effectivement, l’auto-construction, ça peut être intéressant, parce que déjà si tu as les compétences et les connaissances pour faire les travaux, ou alors si au niveau des financements également, ça bloque et que tu as du temps et que tu peux faire les travaux toi-même, c’est très bien. Par contre, le pendant dans l’autre sens, c’est que, du coup, c’est très chronophage et que, quelque part, déléguer les travaux te permet de faire tes travaux plus rapidement, et donc de mettre en location plus rapidement, et de passer au projet suivant plus rapidement.

Exactement.

COMELS/Mélanie : C’est vrai que, dans une stratégie d’investisseur, c’est peut-être plus intéressant de faire faire que de faire soi-même.

COMELS/Corinne : Sauf si tu n’as vraiment pas le choix, mais sinon effectivement…

Pour la première maison, par exemple, mon conjoint travaillait en trois huit, donc quand il rentrait à 13h du travail, à 14h il était sur le chantier jusqu’à 19h-20h, du coup ça allait relativement vite. Maintenant, il est de journée, ça veut dire que la semaine, on n’y va plus du tout et on n’y va que le week-end. Et les week-ends, ça passe très vite. Donc, pour avoir le temps de se reposer le dimanche après-midi et profiter de notre fille, les week-ends passent très très vite, donc ça fait deux ans qu’on y est… Donc, oui, c’est long.

COMELS : Selon toi, est-ce plus difficile d’investir quand on est une femme ?

Je n’ai pas trop de retour là-dessus pour le moment, parce que je n’ai jamais eu affaire à des artisans, notamment, donc … Je pense qu’avec des artisans, ça peut être une difficulté, peut-être au niveau de la crédibilité, je dirais. Mais je ne parle pas en connaissance de cause, pour le coup, donc je ne peux pas trop vous en dire.

Après, moi, les contacts que j’ai avec les agents immobiliers, non, je ne vois pas forcément de différence parce qu’on est une femme. À partir du moment où vous posez des questions pertinentes.

COMELS : Quelle est ta situation familiale ?

On est pacsés et on investit à deux.

COMELS/Mélanie : Et tu as une fille.

Oui, une fille qui a 7 ans et demi.

COMELS : Quel a été ton premier investissement ?

Oui, c’est celui qu’on est en train de faire actuellement finalement. Au-delà de notre RP, c’est le seul projet d’investissement locatif. Donc voilà, c’est l’auto-construction qu’on est en train de faire qui a commencé il y a bientôt 3 ans, le temps de faire les permis de construire, les plans… C’est aussi quelque chose qu’on déléguera par la suite, parce que c’est très chronophage, tout imprimer en 50 exemplaires, tout ça, c’est …! Donc, avec le recul, on fera faire ce genre de choses aussi. 

COMELS/Mélanie : OK, donc l’idée, c’est de mettre en location ou de revendre la maison, du coup ?

Alors, celle-là, elle est passée par toutes les étapes du coup, on devait aussi y habiter pour faire une plus-value… Peut-être qu’à terme, ça se fera. Là, pour l’instant, c’est la mettre en LCD. On va tenter la location courte durée, parce qu’on est à côté de Walibi, notamment, et à côté d’une agropole. Il y a un gros pôle alimentaire. Et, en plus de ça, c’est une ville où il va y avoir énormément de travaux, une sortie d’autoroute, il va y avoir un pont qui va se faire, donc des travailleurs pour les 3, 4, 5 prochaines années. Donc on va tenter de cibler la location courte durée pour les travailleurs.

COMELS : Bonne idée, top.

COMELS/Corinne : Du coup, est-ce que tu peux nous dire, là tu nous parles de ton projet où tu vas faire de la location courte durée, est-ce que tu as fait d’autres projets immobiliers par le passé et quel est le type d’investissement que tu as fait, de la coloc’, de l’achat-revente ?

Non. C’est vraiment le premier projet immobilier.

COMELS/Corinne : OK, super. À part ta résidence principale, du coup.

Oui.

COMELS : Qu’est-ce que tu adores dans l’immobilier ?

Moi, je dirais plutôt la partie décoration. Bon, on n’y est pas encore, mais c’est vraiment quelque chose… Passer mes soirées sur Pinterest, tout ça, ça me va très bien. 

Après, la partie création de plans aussi, c’est quelque chose qui est très long, mais qui est hyper intéressant. Essayer d’optimiser au maximum l’agencement pour optimiser les matériaux, faire quelque chose de très bien agencé. Ça peut paraître très simple, mais quand il faut tout caser, les placards, optimiser la salle de bains, tout ça, c’est pas forcément évident. Donc, heureusement, il y a des logiciels qui sont tops pour faire ce genre de choses. Mais voilà, c’est plutôt l’agencement et la décoration, moi, qui m’intéressent.

COMELS : Qu’est-ce que tu détestes dans l’immobilier ?

La partie bancaire, les papiers, les crédits, les assurances, l’offre de prêt, les délais, le notaire. Tout ça, c’est vraiment quelque chose qui m’angoisse, je n’aime pas ça du tout.

COMELS/Mélanie : C’est vrai que ça peut être une partie stressante.

Est-ce que tu as, dans ton parcours de la découverte de l’investissement immobilier, de l’indépendance, est-ce que tu as eu des mentors ou des personnes qui t’ont inspirée et qui t’inspirent encore aujourd’hui ?

Oui, alors c’est là que je vais venir à parler des gentlemen. C’est nos fameux Yann et Anthony que j’ai découverts pendant le premier confinement, du coup. J’ai découvert les podcasts d’Anthony pendant le premier confinement, et c’est en fait ce qui m’a permis d’enchaîner, de découvrir d’autres podcasts que je ne connaissais pas du tout, dans lesquels on apprend énormément de choses, j’ai beaucoup lu pendant le premier confinement et c’est vraiment les deux personnes qui m’ont inspirée et c’est pour ça qu’on est entrés en coaching avec eux. Et, aujourd’hui, ça nous fera décoller. Ça nous a fait réaliser plein de choses, on a pris conscience d’énormément de choses, notamment le fait de déléguer, par exemple… Donc voilà, c’est une belle rencontre qui présage un chouette avenir pour nous.

COMELS : L’immobilier n’est pas de tout repos : une anecdote ?

Pour le coup, nous, elle est un peu différente, parce qu’avec l’auto-construction, c’est vraiment pas de tout repos. C’est jamais de repos, même ! Donc, nous, c’est assez particulier, cette auto-construction-là, mais effectivement on se rend compte que la fatigue accumulée avec les travaux est quand même assez importante…

COMELS : Delphine, est-ce que tu pourrais donner à une personne qui se retrouve comme toi, il y a un an, quand tu as découvert tout ça, des conseils ou un ou deux conseils-clés que tu dirais à ton toi-même d’il y a un an ?

Je lui dirais de bien se former, mais peut-être pas trop non plus. Connaître les bases du LMNP, des choses comme ça. Après, l’expert-comptable est là pour ça, l’avocat fiscaliste est là pour ça, donc chacun son métier. Connaître les grands rouages, c’est important, mais tout maîtriser sur le bout des doigts, déjà c’est pas possible, trop complexe. Mais voilà, connaître les bases et, après, ce que je dirais, c’est OSER, oser investir, oser franchir le cap.

COMELS/Corinne : L’éternel passage à l’action.

COMELS/Mélanie : On en revient toujours au même.

Exactement.

COMELS : Tu as rejoint le Club Investir Comels. Peux-tu nous dire pourquoi ?  

J’ai voulu rejoindre ce groupe-là, parce que j’ai besoin, c’est vraiment très personnel, j’ai besoin d’être entourée, de me sentir attachée à une communauté. Et là, c’est une communauté qui est purement féminine, c’est vraiment ce qui me plaît dans notre groupe, c’est très bienveillant, à l’écoute, disponible. C’est ce qui me va à moi. Les groupes Facebook ou autres où il y a 15 000, 20 000 personnes, on pose une question et, des fois, on se fait taper sur les doigts, je ne vois pas l’intérêt, on n’avance pas avec ce genre de groupes, je trouve. Et là, c’est vraiment très personnel, je trouve, ce qu’on fait. On est vraiment là pour aller de l’avant toutes ensemble, on a des objectifs qui sont définis, on est plus ou moins débutantes et de vous voir vous, ça me motive encore plus, je trouve. Donc, moi, je suis ravie de faire partie de l’aventure.

COMELS : Merci pour ton retour, Delphine. Et je te dis à très vite !