Aujourd’hui, rencontrons Charlène, une investisseuse extrêmement inspirante. Elle s’est lancée dans l’immobilier avec très peu, et, pourtant, elle vit désormais uniquement des rentes de ses investissements en biens locatifs.
COMELS : Tu es née où et quand ?
Je suis née à Échirolles, dans l’agglomération grenobloise, le 14 mai 1988.
COMELS : Tu investis où ?
Je n’investis qu’à Grenoble actuellement.
COMELS : Achat-revente ou locatif ?
Locatif, purement locatif.
COMELS : Quel est ton objectif dans la vie ?
Mon objectif, dans la vie, c’est de ne plus avoir à penser à l’aspect financier. Et de pouvoir faire ce que je souhaite, quand je le souhaite, et d’où je le souhaite. Donc avoir vraiment une autonomie et une indépendance financière qui me permet de pouvoir faire tout ce que je veux.
COMELS : C’est quoi l’immobilier pour toi ?
Pour moi, l’immobilier, et ça l’a toujours été, puisque depuis que je travaille, je suis dans ce secteur-là, ça a été mon gagne-pain depuis toujours. C’est le secteur dans lequel j’ai toujours travaillé, dans des postes différents, en faisant des choses différentes. Mais, pour moi, c’est ce qui me fait gagner mon pain.
COMELS : Investir au féminin, est-ce que cela change quelque chose ?
En finalité, non, puisqu’on arrive au même résultat qu’on soit un homme ou une femme. On peut investir pareil.
COMELS : Un mot pour le fun ?
Alors, juste pour le fun, je vous conseillerais d’appliquer la Slow Life, de prendre votre temps, de tout vivre à 200%, d’être dans le moment présent. Après, on peut le décliner sous toutes les formes, … le slow investissement, etc. Voilà !
COMELS : Quelles sont tes activités ?
À l’heure d’aujourd’hui, j’ai un statut de Loueur Meublé Professionnel (LMP) pour mes investissements immobiliers. Et j’ai récemment créé aussi une société dans la décoration d’intérieur. Je me cherche encore un peu par rapport à ce point-là, mais, actuellement, j’ai une petite boutique en ligne où je vends des objets que j’ai chinés en brocante, que j’ai rénovés, voilà. Je débute comme ça. Et, à l’heure d’aujourd’hui, je ne vis que de mes revenus locatifs.
COMELS : Pourquoi as-tu investi dans l’immobilier ?
Initialement, je cherchais comment me générer une source de revenus complémentaires sans échanger mon temps contre de l’argent, parce qu’on n’a pas des journées extensibles. J’ai toujours eu un emploi à temps plein, plus un petit boulot à côté pour essayer d’augmenter un peu mes revenus, mais, à un moment, il faut trouver une autre solution. Donc j’ai commencé un petit peu à regarder et à cette époque-là, mon conjoint venait de faire son premier investissement. Donc je l’ai laissé faire, j’ai regardé un petit peu comment cela se passait, comment il réfléchissait à la chose, vers quoi il se tournait. Et puis je me suis dit “pourquoi pas moi ?” Et puis, au pire, si ça ne fonctionne pas comme je voudrais, ça reste un bien immobilier, donc je pourrai le revendre ou même vivre dedans si ça ne fonctionne pas, que cela devienne ma résidence principale. Donc c’est comme ça que j’ai fait mon cheminement, ça m’a pris quand même un an. Parce qu’il faut quand même sortir de sa zone de confort, s’enlever des croyances limitantes, parce qu’à l’école, on ne nous apprend pas qu’on peut gagner de l’argent par ce biais-là et de cette manière-là. Donc c’est vrai que j’ai mis un peu de temps, mais, une fois que je me suis lancée, je ne me suis plus arrêtée.
COMELS : Donc, si je résume, au départ, c’était pour te créer un complément de revenus, décorréler, c’était le point important, du temps passé ?
Tout à fait. Et, à aucun moment, je ne me suis dit que ça deviendrait mon activité principale. Vraiment, à l’époque, je me disais “Si j’arrive à gagner un petit peu plus d’argent, ce sera parfait et, en même temps, j’aurai un appartement qui sera à moi, donc voilà, je pouvais développer mon patrimoine par ce biais-là. Mais, à aucun moment, je me suis dit qu’un jour, j’en vivrais totalement.
COMELS : Ce qui veut dire que, quand tu as fait ton premier investissement, tu étais locataire ?
J’étais locataire. En fait, je suis propriétaire de ma résidence principale depuis il y a un an et demi. Je suis restée locataire jusqu’à tant que je me dise “c’est bon, j’ai fiabilisé mon activité, maintenant je peux prendre ma résidence principale pour moi” et, en parallèle, continuer aussi les investissements, puisque j’ai des rentrées d’argent maintenant…
COMELS : Comment as-tu ciblé le ou les secteurs où tu as investi ? Tu nous as dit que tu investissais vers Grenoble, comment tu as fait pour choisir ce secteur ? Est-ce qu’il y avait une raison particulière ?
C’est vraiment par sécurité. Grenoble, c’est ma ville natale, donc c’est vrai que je connais la ville par cœur, les quartiers par cœur, les prix du marché,… J’ai aussi beaucoup de contacts sur Grenoble, donc, en fait, c’était vraiment sécurisant pour moi de me lancer dans une nouveauté tout en connaissant par cœur dans quoi je me lançais.
COMELS/Corinne : Quelle est ta situation familiale ? Tu nous as parlé de ton conjoint. Est-ce que tu investis seule, en couple ?
Je fais les deux. J’ai fait des investissements toute seule, j’ai 5 appartements que j’ai achetés toute seule et j’en ai 5 que j’ai achetés avec mon conjoint à 50/50.
COMELS : Selon toi, est-il plus difficile d’investir quand on est une femme ?
Oui, même si, en finalité, on arrive au même résultat, on arrive à faire les mêmes choses. Pour moi, c’est beaucoup plus difficile. Parce que, déjà, on ne nous accorde pas le même crédit, à la base : une femme, on ne parle pas d’argent, on n’est pas dans le business, … En plus, on me croiserait dans la rue, on ne m’imaginerait pas du tout dans ce type d’activité-là. Donc, c’est vrai qu’on ne part pas avec les mêmes armes, on ne nous accorde pas le même crédit. Et puis, aussi, c’est un milieu très masculin… À titre personnel, mon banquier est un homme, mon notaire est un homme, la plupart des négociateurs dans mon réseau ou avec lesquels j’ai fait affaire étaient des hommes. Les artisans sont des hommes. Voilà. Donc, de base, oui c’est plus compliqué d’entrer dans ce milieu-là et de se faire sa place en fait. Pour moi, c’est plus difficile quand on est une femme d’investir. Après, c’est aussi ce qui m’a motivée, sortir de ce schéma-là, même si, à l’heure d’aujourd’hui, on tend vers autre chose, les mentalités changent un peu… Mais, c’est vrai que moi, mon premier investissement, mon banquier m’a regardée en disant “Mais vous êtes sûre ?! Vous êtes encore locataire…” En plus, j’étais payée au Smic… Il me regardait avec des yeux… “Mais d’où elle vient ?!”
COMELS : Ton premier investissement, tu l’as acheté toute seule en étant locataire et en étant au Smic ?
Oui
COMELS/Mélanie : Très inspirant, franchement bravo !
COMELS : Quel a été ton premier investissement ? Comment as-tu commencé ?
Pour mon premier investissement, j’ai pris peu de risques financiers. J’ai eu l’opportunité de visiter un local commercial qui avait été déclassé par le PLUI de Grenoble, donc il ne pouvait plus être un local commercial, donc je l’ai vraiment acheté à un prix très bas, je l’ai payé 33 000€. Travaux + Frais de notaire compris, j’avais un emprunt de 80 000€ sur les épaules. Par contre, ça a été un dossier vraiment difficile en termes de démarches parce que j’ai dû faire une transformation en habitation. J’ai dû déposer un permis de construire pour enlever la vitrine et reconstruire un mur. Et tout ça, sur un bâtiment classé au Patrimoine de France. Donc, en effet, financièrement, j’ai pris peu de risques, mais, par contre, les démarches ont été très longues. J’ai eu la chance d’avoir un banquier qui m’a autorisé un différé d’emprunt d’un an pour pouvoir entamer toutes ces démarches et les valider avant de commencer à payer ma mensualité d’emprunt. Et toutes ces démarches, j’ai terminé de meubler l’appartement le mois avant de commencer à payer ma mensualité, donc ça a été chaud, quoi !
COMELS/Corinne : Du coup, c’était une petite surface ?
Alors, au sol, c’était 41m2, de mes souvenirs, et j’ai créé des étages, puisqu’il y avait une hauteur sous plafond qui était suffisante, ce qui me permettait de pouvoir faire ça. Pour ça, c’est pareil, j’ai dû demander l’accord à la copropriété, donc il a fallu attendre une assemblée générale… Vu qu’elle n’arrivait pas, j’ai déclenché une assemblée générale exceptionnelle… Enfin, voilà, je me suis retrouvée dans des situations assez particulières, mais, en fait, au bout du compte, ça a bien marché. En plus, l’appartement est vraiment très beau, donc je suis très contente de cette première acquisition. Et, très vite, le cash flow est rentré, et ça m’a permis de faire ma deuxième, et ainsi de suite…
COMELS/Corinne : Et, du coup, au niveau des démarches, parce qu’effectivement, c’est quand même assez lourd, là, ce que tu nous décris… Est-ce que tu avais mis des conditions suspensives ?
Oui. Alors, je ne l’ai pas fait pour tous mes biens, parce qu’une fois qu’on a compris un peu le mécanisme, qu’on a des contacts aussi au service de l’urbanisme, parce qu’une fois qu’on a passé une première fois la porte, c’est plus simple après de discuter avec les gens… Mais, pour ma première acquisition, j’ai blindé avec les conditions suspensives, pour l’obtention du permis de construire, la validation de l’assemblée générale, voilà. Donc j’ai travaillé sur ça avec mon notaire pour être sûre que je ne me retrouve pas avec un bien que je ne puisse pas utiliser.
COMELS/Corinne : Oui, ça, c’est important. Donc, du coup, tu as eu une vente un peu longue ?
Oui, un délai un peu long, oui, c’est vrai.
COMELS/Corinne : Et, du coup, je reviens à ce qu’on disait tout à l’heure… Donc tu étais locataire, tu n’as pas eu de souci pour avoir ton financement du fait que tu achetais… Tu l’as présenté comme “Je veux acheter ma résidence principale” ou tu l’as présenté comme “Je veux faire un investissement locatif” ?
Non, non, je l’ai présenté comme un investissement locatif. Donc, bien sûr, j’ai fait un dossier emprunteur béton avec des calculs de rentabilité, un tableau prévisionnel de rentrées d’argent, de charges… Donc, voilà, j’ai vraiment essayé de prouver à mon banquier que ça pouvait être une opération qui allait marcher, surtout avec une mensualité basse. Donc voilà, même lui prenait peu de risques. Et, de toute façon, à l’époque, je n’aurais pas pu acheter un appartement à proprement parler. Mon endettement,… ça ne passait pas. Je me suis quand même battue, j’ai fait beaucoup de banques, j’ai sollicité des courtiers, … Tout ça a fait que ça a fonctionné, mais ça n’a pas été très simple. Vraiment, je me suis battue.
COMELS/Corinne : Tu avais quel âge, du coup, pour ton premier investissement ?
C’était il y a 3 ans, donc 28 ans.
COMELS/Mélanie : Félicitations, franchement. Commencer avec un premier dossier comme ça…!
Bah, avec le recul, je me dis “qui peut le plus, peut le moins”, donc voilà, j’ai fait le plus dur en premier, je me suis heurtée à plein de choses, parce que même si on essaie de prévoir les imprévus, les problèmes, en fait il arrive toujours de nouvelles choses… Apprendre sur le tas, pour moi, c’est aussi la meilleure façon d’avancer, de progresser… Donc j’ai pris chaque problème à bras le corps et j’y suis allée.
COMELS : Quel est le type d’investissement que tu as fait par la suite ? Est-ce que tu t’es spécialisée dans les investissements complexes ? (rires) Ou est-ce que tu es allée sur d’autres types d’investissement ?
Alors, moi, je fais de la location courte durée, donc tous mes investissements sont en location courte durée. Après, pour le type de biens, j’ai continué à acquérir des locaux commerciaux à transformer, j’ai aussi fait l’acquisition de biens que j’ai complètement remaniés et repensés pour optimiser les espaces. Donc voilà, j’ai et des locaux commerciaux transformés, et des appartements basiques que j’ai juste remaniés à ma façon.
COMELS : Alors, une petite question complémentaire… Tu nous parles de location courte durée, comment ça s’est passé pour toi, courte durée et Covid, confinement… ?
Alors, le premier confinement a été dur psychologiquement, parce que les annulations pleuvaient, en plus je n’étais pas en France à ce moment-là donc j’ai tout vu à distance. Je suis vite rentrée pour essayer de gérer tout ça. Et, je ne sais pas comment expliquer, mais je me suis dit que le besoin de se loger, c’est un besoin primaire, donc, dans tous les cas, mes appartements, il faut que j’en fasse quelque chose. Donc si c’est pas par de la location courte durée, je vais les mettre en moyenne durée, faire des baux un peu particuliers, du coup. De là, j’ai pris toutes mes photos de mes annonces, j’ai balancé sur Leboncoin : location moyenne durée avec des baux particuliers et, en fait, j’ai capté beaucoup de personnes en télétravail ou de personnes qui étaient confinées. Et je suis très fière de moi parce que j’ai perdu 30% de mon chiffre d’affaires, mais j’ai loué à 90% tous mes biens
COMELS : Ah oui, perte du chiffre d’affaires parce que tu loues moins cher…
Oui, exactement. Mais, par contre, mes biens ont été occupés à 90% pendant la première phase de confinement. Après, pendant tout ce qui était couvre-feu, toute la période entre les différents confinements qu’on a eus, ça a bien fonctionné, ça reprenait à chaque fois, donc voilà. Ce n’est pas une période où j’étais hyper à l’aise, parce que, bon toutes les personnes en location courte durée vivent ça. C’était tellement incertain… Et on passe de refuser des demandes de location parce qu’on n’a plus de place à, d’un coup, chercher le locataire à tout prix. C’est juste changer son fusil d’épaule, sortir de sa zone de confort et y aller, quoi. De toute façon, je me suis dit “J’ai pas le choix”. Je n’avais pas d’autre source de revenus à ce moment-là, donc il fallait que j’y aille. Donc j’ai tout donné, et ça a fonctionné.
COMELS/Corinne : Oui. Et puis, ce qui est intéressant aussi dans ce que tu dis, c’est que la courte durée, souvent, on pense Airbnb, Booking, tourisme, mais c’est vrai qu’il y a aussi une clientèle qui est les gens qui travaillent, qui sont en mission pour plusieurs mois ou, effectivement, comme tu dis, les gens qui sont en télétravail qui sont aussi une cible potentielle pour la courte durée.
C’est ce que je me suis dit. Je me suis dit qu’il y avait forcément des gens qui étaient confinés à Grenoble, qui étaient en hôtel, et donc qui ont dû partir. Je me suis dit “Il faut que je capte ces clients-là parce qu’autrement, je ne vais pas y arriver”.
Et, c’est vrai que j’ai capté d’autres types de clientèle, mais ça a fonctionné. Ça a été du boulot, mais ça a marché.
COMELS/Mélanie : Tu vas les laisser en moyenne durée ou tu comptes les remettre en courte durée quand ce sera l’heure…?
Alors, la moyenne durée n’a duré que pendant le premier confinement, parce qu’ensuite, derrière, je me suis remise sur de la location courte durée. Et, étonnamment, Grenoble n’est pas une ville touristique, on n’a pas de saison haute et de saison basse. Et j’ai juste modifié un petit peu mes conditions de réservation pour qu’ils (les clients) puissent accéder avec des réductions, s’ils viennent à la semaine ou pour quinze jours, etc. Et, en fait, même pour ce confinement-là (NdR : confinement de novembre 2020), je capte des locataires qui, comme vous disiez, sont sur des chantiers de Grenoble, qui sont en formation… Donc je continue la location de courte durée, un peu différemment de d’habitude, parce que, généralement, je suis plutôt sur entre une et trois nuits de location, et là, je suis plus sur des semaines complètes, … mais je suis toujours en location courte durée. Ça fonctionne toujours.
COMELS/Corinne : Et est-ce que c’est toi qui gères toutes tes courtes durées, au niveau réservation, ménage, check-in, check-out ?
Très vite, j’ai eu besoin d’avoir quelqu’un qui s’occupe des changements de locataire, parce qu’en plus, en ayant un boulot à temps plein, c’était compliqué de sortir du boulot pour aller faire les ménages et les changements. Donc, très rapidement, j’ai trouvé une femme de ménage, qui gérait également le linge, parce qu’en courte durée, le linge, c’est (rires) énorme ! Et puis, depuis il y a maintenant un an, un an et demi, je suis accompagnée d’une conciergerie qui gère mes locataires au quotidien. Bien entendu, j’ai toujours un œil dessus. L’hypercontrôle… C’est compliqué de tout déléguer… Mais c’est vrai que ça m’a enlevé une grosse charge de travail, parce que gérer les locataires, c’est compliqué, c’est tout le temps, à toute heure, c’est une astreinte permanente. Donc c’est vrai que je suis contente d’être avec cette conciergerie et de me libérer du temps, du coup.
COMELS/Corinne : Tu ne gères plus que la prise de réservation, c’est ça ?
Non, la conciergerie gère les demandes de réservation, les confirmations, les difficultés pour les locataires, … Après, j’avais automatisé énormément de choses aussi à l’époque, pour que mes locataires n’aient plus besoin de moi pour accéder aux logements, donc avec des check-in guides, des boîtes à clés, des messages préenregistrés, … Ça me prenait beaucoup moins de temps pour répondre. Mais c’est vrai que la conciergerie a repris un peu le même fonctionnement, donc ça m’a juste enlevé le côté “astreinte locataires”.
COMELS : Qu’est-ce que tu détestes dans l’immobilier ?
Ce que je déteste dans cette activité, c’est le passage dans les banques. Je déteste chercher un emprunt, devoir vendre mon projet à une multitude de banques jusqu’à tant qu’il y en ait un qui me dise “Bon, allez, on y va”. C’est vraiment le moment qui m’angoisse le plus, qui est le plus difficile pour moi.
COMELS : Qu’est-ce que tu adores dans l’immobilier ?
Ce que j’adore, c’est penser les plans, modéliser en 3D ce que va devenir l’appartement. Et après, ma partie préférée, c’est quand l’artisan me rend les clés et que, maintenant, c’est à moi de jouer ! Donner une identité en décoration, lui donner un truc en plus qui fera qu’il va ressortir par rapport aux autres locations de courte durée. Donc voilà, l’ameublement, la décoration, l’aménagement, ça, c’est vraiment la partie que je préfère.
COMELS/Corinne : Donc tu fais faire les travaux et ensuite tu gères toi-même toute la partie déco ?
Tout à fait !
COMELS/les filles en chœur : C’est super !! Tout ce que je déteste faire ! (rires)
COMELS : Quels sont tes mentors ?
Dans l’immobilier, j’ai beaucoup de mal à m’identifier à des personnes, donc, non, je n’ai pas de mentor. Après, j’ai mis un pied dans l’immobilier par mon conjoint, j’ai des amis qui font ça aussi, donc c’est plutôt mes proches qui m’ont tirée vers ça plutôt que des mentors sur internet, sur Instagram,…
COMELS/Mélanie : Encore une fois, c’est très très différent, ce que tu viens de dire. Parce que c’est rare, c’est pas souvent les proches qui t’invitent et qui te tirent à faire de l’immo. C’est plutôt ceux qui te freinent !
Alors, j’ai les deux dans mon entourage. Après, les personnes qui me connaissent savent que, de toute façon, quand j’ai une idée dans la tête, je fonce, donc il vaut mieux me suivre que d’aller à l’encontre de ça. Mais c’est vrai que quand, dans notre entourage, on a des personnes qui sont déjà un peu dans le business, les investissements, je trouve que ça fait moins peur, ça lève des barrières. De voir que nos proches réussissent… C’est pas le côté “Ouais, je gagne tant, je fais ci, je fais ça…”. Je les ai vus faire, je les ai vus dans les galères, leurs réussites, tout ça. Et, en fait, c’est à la portée de tout le monde. Donc pourquoi pas moi ? Et pourquoi je n’y arriverais pas mieux qu’eux ou moins bien qu’eux. Donc, c’est vrai que, là-dessus, c’est rassurant.
COMELS/Corinne : Le côté entreprendre, créer par soi-même…
Oui.
COMELS : L’immobilier n’est pas de tout repos : une anecdote ?
Oui, j’en ai une assez drôle. C’était justement pendant le premier confinement. Je pense que vous avez entendu parlé, dans les journaux, des soirées qui étaient organisées dans certains biens en location courte durée… Donc, j’ai fait partie de ces propriétaires-là… Donc, un soir vers 23h30, mon téléphone qui commence à sonner, notification Airbnb, sms, mails, ça n’arrêtait pas, donc je me disais “Qu’est-ce qui se passe ?!”. Et là, quand je commence à regarder, les autres propriétaires de la montée m’envoyaient des vidéos, des photos, des audios, …de la soirée qui se passait dans mon appartement. Donc j’ai eu le droit à mes locataires qui criaient les chansons par la fenêtre, ils passaient une très bonne soirée. Donc je me suis retrouvée à minuit à harceler les locataires qui avaient réservé, par téléphone, pour qu’ils cessent le bruit. Et c’est vrai que la nuit a été courte, parce que je me suis dit “Comment je vais retrouver mon appartement le lendemain ?”…Et, en fait, hormis qu’il y a eu pas mal de ménage, il n’y a eu aucune casse… Rien. Mais c’est vrai que j’ai trouvé ça drôle. J’ai vécu leur soirée par messages (rires), donc c’était assez marrant comme situation !
COMELS/Mélanie : Ça va que tu as retrouvé ton appart’ en bon état, quand même.
COMELS/Corinne : Pas tout cassé, oui. Parce que ça, ça arrive dans les grosses soirées…
Oui, oui. Alors, par chance, j’ai été assez épargnée sur ce côté-là, au niveau de, que les locataires abîment mes appartements. J’ai déjà eu, un petit peu, de la casse ou des choses comme ça, mais c’est pas mon quotidien.
COMELS : Le mot de la fin : Imagines que tu rencontres une nana qui n’a jamais investi, qui veut se lancer, mais qui ne sait pas trop… Quels conseils, quelles clés lui donnerais-tu ?
Pour l’avoir vu avec des copines à moi, à qui j’ai parlé de ça, la seule chose que je peux conseiller, c’est d’y aller, c’est de foncer, parce que si tu ne passes pas à l’action, il ne se passera rien. C’est tes actions qui paient derrière. Et c’est souvent que je le vois, que ce soit femme ou homme, ils se sur-forment, ils vont chercher trop d’informations, ils se perdent. Du coup, ça fait peur, en fait, parce que c’est énorme, comme vous disiez, il y a tellement de façons de voir l’immobilier, l’investissement, on s’y perd vite entre l’achat-revente, les marchands de bien. En fait, d’un coup, on est submergés par une tonne d’informations. Et moi, ce que je dis toujours, c’est “Vas-y, y’a un point de blocage, tu le gères, y’a une difficulté, tu la gères, y’a des choses qui réussissent, tu le gardes en tête parce que tu sais que ça marche, … Mais c’est au fil de l’eau. Ça sert à rien d’essayer de prévoir l’imprévu, c’est inutile. Et il y a autre chose aussi que je dis souvent, un investissement, que ce soit immobilier ou n’importe quoi, c’est du factuel. Tu prends un papier et un crayon, tu notes tes potentielles rentrées d’argent, tes potentielles sorties d’argent, tu vois la rentabilité que tu auras, tu prévois un petit peu l’imprévu en prenant une marge d’erreur,… Si ça marche sur papier, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas dans la réalité, donc une fois que tu as fait ton calcul, que tu vois que ça marche, il faut y aller. Faut y aller, tu te formeras de toute façon, moi, je le vois, je me forme en permanence, je vais chercher l’info en permanence, il y a des nouvelles lois qui sortent, … Donc même si tu penses avoir un niveau d’informations à 100%, tu ne le seras jamais vraiment. Donc, de toute façon, faut y aller. Faut foncer. Et derrière, c’est que des bonnes choses qui peuvent se passer. Donc, dans tous les cas, faut foncer.
COMELS/Mélanie : Un bel esprit d’entrepreneur, là !
COMELS/Corinne : C’est ça !
COMELS/Mélanie : Alors, j’ai une petite question en plus. Toi, aujourd’hui, tu vis de tes rentes, de tous tes apparts. Qu’est-ce que tu vas faire après ? Quels sont tes projets futurs ? Dans la déco ? En fait, tu développes une entreprise ?
Oui, en fait, je voudrais diversifier. Avoir plus de sources de revenus, parce que n’en avoir qu’une, typiquement quand on tombe sur une situation comme on vit actuellement (NdR : confinements, crise sanitaire liée au Covid), on n’a pas des nuits tranquilles. Si j’avais eu d’autres revenus qui arrivaient derrière, je pense que j’aurais peut-être vécu les choses différemment, donc, là, mon objectif, c’est vraiment de développer d’autres activités en parallèle de l’immobilier puisque je continue à investir à l’heure d’aujourd’hui. C’est vraiment mon objectif à moyen terme, de me sécuriser encore plus financièrement parlant.
COMELS/Corinne : Je comprends le sens de ta question. C’est une fois que tu es indépendante financièrement, les loyers couvrent ton revenu alimentaire, tes besoins, mais tu ne t’arrêtes pas, parce que tu as un esprit entrepreneur.
Non, c’est impossible. C’est vrai que ça, je l’ai vu, chez mes proches. Dès que j’en terminais un, on me disait “Bon, bah c’est bon maintenant”. Mais, en fait, non, on prend cette espèce de fièvre, on voit les biens d’une autre manière. Moi, maintenant, quand je me balade dans une ville, même pas forcément dans Grenoble, je suis là, le nez en l’air, à regarder, c’est sympa, le coin est beau.
(rires)
Je pense que, quand on se lance comme ça, il ne faut pas se mettre de barrières et se dire “Oui, attends, j’arrête.” Il faut se mettre des objectifs en effet, pour se booster et avoir une ligne de conduite, mais il faut être meilleur de ce que l’on a été la veille, se surpasser en permanence, trouver d’autres solutions, d’autres business, d’autres façons de gagner de l’argent. Et les investissements immobiliers, c’est ce qui permet de mettre un pied dans l’entreprenariat et de développer cette façon de penser d’entrepreneur.
COMELS/Mélanie : Est-ce que tu as fait du développement personnel ? Parce que, dans ta façon de parler, on sent que tu as travaillé là-dessus…
Alors, ça, oui, bien avant les investissements !
C’est vrai que je travaille beaucoup sur mon développement personnel, mais pour une multitude de raisons. Ce n’est pas forcément que pour développer son business. Par contre, quand on travaille sur soi, on s’enlève énormément de barrières puisqu’on se comprend de plus en plus, et ça permet d’agrandir sa zone de confort de plus en plus et d’aller dans des directions vers lesquelles je n’aurais jamais pensé aller auparavant. Donc, oui, je travaille beaucoup sur ça et ça me sert énormément dans l’investissement contrairement à ce qu’on peut penser, je trouve que c’est vraiment un plus, d’où la Slow Life de tout à l’heure.
COMELS/Corinne : Et, au niveau de ton activité de décoratrice, c’est ça ? Tu veux développer ton activité sur Grenoble ou plus vaste en termes de rayon géographique ?
Justement, je ne sais pas trop encore quoi faire. Je suis en train de me spécialiser dans l’aménagement Feng Shui, tout ce qui concerne les énergies. Je suis persuadée que si j’arrive à aménager correctement un bien, les locataires, quand ils rentreront dedans, ils se sentiront forcément bien. Donc j’aimerais développer ça et éventuellement le proposer à des personnes qui font comme moi. Mais, pour l’instant, je ne sais pas trop. Je ne sais pas trop non plus sur quel support… Que je reste complètement en ligne, pour justement pouvoir le faire de partout. Ou non, je me déplace et dans ces cas-là, je vais forcément restreindre ma zone d’activité… Voilà, je ne sais pas encore vraiment ce que je vais faire.
COMELS/Mélanie : Merci beaucoup, Charlène. C’est très très inspirant et je pense que tu vas en inspirer beaucoup beaucoup !
COMELS/Corinne : Tu as investi il y a trois ans, c’est ça ?
J’ai signé l’acte de mon premier appartement fin 2017.
COMELS/Mélanie : Félicitations, incroyable. Franchement, ça donne énormément d’énergie. Même moi quand je vois tout ce que tu fais, je me dis “Yeah, champagne, c’est bon, je vais tout défoncer !!” (rires)
Mais, en fait, c’est ça. Après, on est aussi porté par ses projets. Quand j’ai mis en location mon premier appartement, que j’ai vu que ça marchait, que financièrement ça fonctionnait bien aussi, même au-delà de ce que j’avais pu prévoir, je me suis dit “Bah, en fait, ça marche ! Donc, vas-y, tu y arrives, ça a été dur, tu as fait un dossier difficile, tu as géré cela de la bonne manière, donc maintenant feu !” Et c’est vrai que j’ai même pas encore terminé les travaux d’un appart que je suis déjà en train de reregarder de nouveau pour en avoir un nouveau, c’est drôle, ce côté, on veut toujours foncer pour avoir la bonne affaire, ne pas louper quelque chose, c’est assez marrant comme façon de voir le travail, on va dire.