Allison : une fonceuse inspirante

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COMELS : Quand es-tu née ? 

Je suis née le 9 juillet 1988 à Metz.

COMELS : Où investis-tu ?

J’investis principalement dans la région Grand-Est et j’ai pour projet de me développer prochainement dans le sud de la France ainsi qu’au Portugal. 

COMELS : Achat/revente ou investissement locatif ?

Tout ! Je prends tout. Cela dépend de mes objectifs et de mes envies sur le moment.

COMELS : Quel est ton objectif dans la vie ?

Mon principal objectif c’est d’être libre ! COMELS : C’est quoi l’immobilier pour toi ?

C’est justement cette liberté que je recherchais. Même si c’est une passion avant tout !

COMELS : Investir au féminin, ça change quelque chose selon toi ?

Ça change forcément quelque chose, maintenant je pense que ça peut être un atout si on le prend du bon côté et si on sait comment utiliser notre force. 

COMELS : Un mot pour le fun ?

Rentabilité 😉.

COMELS : Est-ce que tu peux nous expliquer en quelques mots ce que tu fais dans la vie ? Quelles sont tes activités aujourd’hui ? 

Premièrement, je suis rentière. Je n’ai eu ni héritage ni aide donc j’ai construit mon patrimoine seule. J’achète des biens que je rénove et soit je les loue, soit je les revends.

En parallèle, je suis formatrice. J’aide les autres à faire la même chose que moi, c’est-à-dire devenir rentier en vivant de l’immobilier.  

Également, je suis auteure. J’ai écrit un livre qui va sortir prochainement donc je suis super contente ! 

Enfin, je possède deux galeries d’art à Luxembourg avec mon conjoint qui est artiste. Tous les artistes de nos galeries sont mondialement connus.

COMELS : Pourquoi as-tu investi dans l’immobilier ?

Pour être honnête, j’ai l’impression que je ne l’ai pas choisi. C’est tellement une passion que ça s’est fait naturellement. Quand je me suis demandé ce que je voulais vraiment faire dans la vie, sans prendre en compte l’aspect financier, c’était de l’investissement locatif. J’avais un ou deux appartements que j’avais acheté et je me suis rendu compte que c’était ma passion, j’adorais faire ça ! Ça me donne une liberté que je ne trouve pas ailleurs.

COMELS : Est-ce que tu peux nous dire comment tu as ciblé les endroits où tu as investi ?

J’ai simplement regardé autour de moi. À ce moment-là, j’habitais à Metz et je ne voyais pas plus loin. Je ne connaissais que la région donc j’ai cherché à savoir ce qui se passait autour de moi et quelles étaient les possibilités. Très vite, je me suis lancée dans la location saisonnière aux endroits où il y avait une forte demande. 

COMELS : Comme tu parles de location saisonnière, est-ce que tu peux nous dire justement quel type de location tu possèdes ? 

J’ai commencé avec de la location saisonnière parce que, comme vous le savez, c’est en moyenne trois fois plus rentable qu’une location standard. Étant donné que je voulais en vivre, je n’avais pas le choix. Donc, dans un premier temps j’ai vraiment fait que ça. Ensuite, j’ai eu du nu, du meublé j’ai revendu et aujourd’hui je prends un peu de tout en fonction de ma stratégie du moment. Si je suis dans une période où je veux un peu plus d’argent, je revends un bien immobilier. Si c’est une période où c’est plus tranquille, je m’adapte. J’ai même des locations en meublé qui passent en Airbnb quand il y a de la demande. Je m’adapte beaucoup à la conjoncture.

COMELS : Peux-tu nous expliquer comment s’est déroulé ton premier investissement ?

La première fois que j’ai acheté un bien immobilier, j’avais 22 ans et j’étais vendeuse à Luxembourg chez Paul Smith. Je vendais des vêtements à plus de mille euros et ça me paraissait énorme. Je ne comprenais pas qu’on puisse dépenser autant d’argent là-dedans. À cette période je voulais vraiment avoir un appartement dans le but de le mettre en location. J’avais déjà acheté ma résidence principale avec mon conjoint de l’époque mais je voulais un bien immobilier juste pour le louer. J’avais entendu dire que le locataire remboursait le crédit de l’appartement qu’on achetait !! Même si ce n’était pas la réalité, je me suis lancée tout de suite quand j’ai cru que c’était vrai. J’ai trouvé mon premier bien très peu de temps après grâce à du bouche à oreille. Finalement, j’avais fait un mauvais investissement à ce moment-là. Comme je pensais qu’il fallait louer 500 euros par mois mon bien si j’avais 500 euros de remboursement de crédit, je me suis endettée et c’était un mauvais investissement. Mais, un jour je me suis dit que je voulais vraiment en vivre et faire ça bien en me renseignant. Je me suis vraiment posée, j’ai réfléchi aux chiffres, j’ai bien réfléchi et c’est là que je me suis tournée vers la location saisonnière. 

COMELS : Donc tes premiers investissements n’étaient pas très réfléchis !

C’est vrai. Je ne connaissais même pas le mot cashflow avant, pour moi il n’y avait que le bénéfice que j’avais dans ma poche à la fin qui comptait.

COMELS : L’appartement que tu as acheté, c’était une petite surface ?  

De mémoire, 38 m² en loi carrez et 58m² au sol. À la base, je pensais que c’était une bonne affaire parce qu’il allait être proposé aux enchères et je l’ai eu au passage. Une dame m’a dit que son cousin ne pouvait plus payer son crédit et qu’on allait lui saisir son bien immobilier. J’ai rencontré cette personne, je suis allée voir la banque avec lui en disant que je pouvais racheter le bien au prix du montant qu’il restait à payer, c’est-à-dire 60 000 euros ! Ça arrangeait tout le monde donc la banque m’a financée. Malgré ça, l’endroit où je l’ai acheté était victime d’une grande vacance locative. Comme j’étais vendeuse en même temps, avoir un appartement vide c’était beaucoup d’argent pour moi. En revanche, lors de la revente j’ai gagné presque 70 000 euros, ce qui était très rentable. C’est d’ailleurs grâce à cet argent que j’ai pu continuer mes investissements.

COMELS : En effet, on dit toujours aux femmes qu’on rencontre de ne pas hésiter à se remettre en question et à se débarrasser d’un bien qui n’est pas rentable pour repartir sur autre chose. 

C’est exactement ce qui s’est passé, au fur et à mesure je me suis rendu compte que cet investissement n’était pas si rentable que ça et j’ai réinvesti 6 000 euros de travaux dedans pour le revendre le plus cher possible. Heureusement que je me suis remise en question et que j’ai effectué ces travaux en plus car cela m’a rapporté beaucoup d’argent à la fin. Sans cela, ça aurait été très différent. 

COMELS : Est-ce que tu n’as pas une petite notion de « cœur » qui vient se mettre là-dedans ? 

Franchement si ! Même si c’est de moins en moins le cas, à chaque fois que je vends un bien je me demande si j’ai bien fait et cela me pince le cœur, même si ça me rapporte beaucoup d’argent. Parce qu’après ce n’est même plus une notion d’argent mais c’est aussi le temps passé à le rénover, à l’agencer, à l’optimiser, etc. C’est comme quand on a un locataire qui abîme le bien immobilier… Moi ça m’est déjà arrivé trois fois dont deux fois où le bien a été saccagé. J’ai les larmes aux yeux à chaque fois, bien que je relativise en me disant que l’appartement est récupérable et n’a pas brûlé. Toutefois, j’ai dû vraiment effectuer un travail sur moi-même et prendre du recul.

COMELS : Est-ce que, selon toi, c’est plus difficile d’investir quand on est une femme ? 

Les croyances générales pensent que c’est plus difficile quand on est une femme mais moi je n’en suis pas persuadée. Certes, il faut avoir du caractère parce qu’il n’y a presque que des hommes dans l’immobilier et j’ai dû plusieurs fois taper du poing sur la table pour ne pas me laisser faire. Surtout au niveau des artisans et des délais… Cependant, une fois que j’ai dit « stop », je n’ai plus eu de problèmes. Justement, je travaille depuis longtemps avec les mêmes sociétés et maintenant j’ai presque l’impression qu’on me privilégie sur certains trucs. Aussi, on va plus m’aider que si j’étais un homme. Je le remarque quand je rénove, que je déménage, etc.

COMELS : Est-ce que tu travailles toujours avec les mêmes artisans ? 

Oui, au maximum. Je suis pour la fidélité. Si ça marche, il n’y a pas de raison d’aller voir ailleurs. À partir du moment où je vois qu’on est correct avec moi, je continue. En revanche, si on me fait quelque chose une fois, c’est fini. Honnêtement, j’ai des sociétés avec qui je travaille depuis cinq ans et je leur fais confiance les yeux fermés. 

COMELS : Quelle est ta situation familiale ? 

J’ai un petit garçon de 9 ans qui connaît super bien l’immobilier ! Sinon, je suis avec mon conjoint depuis bientôt quatre ans et on vit entre Aix-en-Provence, Luxembourg et Metz. On a notre résidence principale à Aix depuis septembre mais moi j’ai toujours un pied à terre à Metz. Comme on a les galeries d’art à Luxembourg, on est en train de chercher un pied à terre là-bas aussi. 

COMELS : Est-ce que tu investis seule ou en couple ?  

J’investis seule. C’est quelque chose que je faisais bien avant de rencontrer mon conjoint et je continue. Lui c’est l’art et moi c’est l’immobilier ! 

COMELS : Aujourd’hui, qu’est-ce que tu détestes dans l’immobilier ?

La paperasse, les bilans, tout ce qui est fiscalité et administratif : je déteste ! Maintenant, je délègue toute cette partie. J’ai d’ailleurs embauché ma sœur qui est ma chargée de direction, elle va même chercher les factures dans mon sac parce que je ne veux rien savoir là-dessus !! Surtout que j’ai plusieurs SCI, donc forcément plusieurs bilans… Au début, je ne savais même pas qu’il fallait faire un bilan à la fin de l’année. Mon expert-comptable m’avait même dit que je gérais 10 appartements comme si je n’en avais qu’un. Depuis, je délègue et je me concentre sur ce que j’aime faire.

COMELS : À contrario, qu’est que tu adores dans l’immobilier ? 

Il y a plusieurs parties que j’aime bien. Notamment, tout ce qui touche aux plans et aux travaux, je fais tous les plans moi-même et j’adore ça ! J’aime aussi voir la réaction des gens la première fois qu’ils visitent le bien. Comme je fais tout toute seule et que personne ne donne son avis, j’aime voir que ça plait. Honnêtement, à chaque fois que je vends un bien, il part dans la journée au-dessus du prix du marché ! Tout simplement parce que personne ne propose cette qualité vers l’endroit où j’investis. Aussi, c’est à partir du moment où on ne possède plus le bien qu’on voit sa vraie rentabilité.

COMELS : Tu dis que tu fais tout y compris les plans, sans formation particulière dans le bâtiment ou en architecture. Tu peux nous dire comment tu fais tes plans ? 

Oui c’est ça. C’est venu naturellement. Un conseil que je donne à chaque fois, peu importe le domaine, c’est que tout ce qui ne nous apporte pas de plaisir à faire ou ce qu’on ne maîtrise pas, il faut le déléguer. Je ne suis pas pour travailler nos points faibles, je suis plutôt pour travailler nos points forts. Ce que j’aime dans la vie, je le fais. D’ailleurs je raconte dans mon livre qu’à l’école je me faisais gronder par les professeurs parce que je dessinais des plans de maison pendant les cours. Finalement, c’est comme si c’était inné. Toutefois, ça ne m’empêche pas de me tromper. Quelquefois, je fais des plans et je me dis que je n’aurais pas dû faire comme ça, mais au fur et à mesure j’apprends de mes erreurs. 

COMELS : As-tu ouvert une société de marchand de biens pour tes opérations d’achat/revente ? 

Je ne fais pas d’achat revente à proprement parler. Je vais revendre des biens immobiliers que j’ai depuis longtemps comme le premier bien que j’avais pendant quatre ans et que j’ai revendu parce qu’il n’était plus rentable. Cet été je prévois de vraiment faire de l’achat/revente donc oui je vais créer ma société. Mais jusque-là, ce n’était pas le cas. L’achat revente est vraiment le seul moyen que je connaisse qui permette de gagner autant d’argent d’un coup ! On ne peut pas comparer le fait de vendre un bien avec de la location. Je n’ai jamais vendu un bien en dessous de 60 000 euros de plus-value, même 100 000 euros. Combien d’années vous faudrait-il pour avoir autant d’argent sur votre compte bancaire ?

COMELS : Pour tes locations courte durée, est-ce que tu gères tout toi-même ou est-ce que tu délègues ?

À part le ménage que j’ai délégué dès le départ, j’ai toujours tout géré moi-même pendant des années. Mais, depuis que je suis partie vivre ailleurs, je garde seulement la gestion du premier contact client, c’est-à-dire que les clients ont mon numéro de téléphone et que c’est moi qui gère les réservations. Cependant, je ne fais pas de check-in ni de check-out. J’ai une concierge qui travaille avec moi et qui gère tout !

COMELS : Est-ce que tu as des mentors, des personnes qui t’inspirent et dont tu as envie de nous partager le nom ? 

J’y ai réfléchi un moment, mais je n’en ai jamais eu. Quand j’ai commencé l’immobilier il y a dix ans, personne ne faisait ça. C’est moi qui me suis dit que j’avais envie d’en vivre. Malheureusement, il n’y en a pas. Je ne saurai pas qui citer.

COMELS : On dit que l’immobilier n’est pas de tout repos, est-ce que tu aurais une anecdote à nous partager pour illustrer cette phrase ? 

Alors je confirme que l’immobilier n’est pas de tout repos !! J’ai pleins d’anecdotes, surtout avec de la location saisonnière. On vous appelle pour un oui pour un non. Un jeune m’a déjà appelée parce qu’il ne savait pas mettre en route le lave-vaisselle et j’ai dû me déplacer pour lui expliquer. Également, on m’a déjà appelée pour me demander quand est-ce que j’allais ramener le sapin de Noël ! On m’appelle constamment. On m’appelle parce qu’on n’arrive pas à ouvrir la porte alors que quand je leur dis de réessayer, ça marche. Après, en dehors de ça, c’est très rentable. Il faut juste être au courant que la location saisonnière c’est à plein temps. C’est pour ça que j’essaye de déléguer au maximum. Je veux qu’on me laisse tranquille (rires). 

COMELS : Est-ce que tu aurais un conseil à donner à toutes les femmes qui ont envie se lancer ? 

Alors j’ai un conseil qui vaut pour tout le monde. On entend souvent que le meilleur moment pour investir c’était il y a dix ans. Mais moi j’ai envie de dire que le meilleur moment c’est maintenant. Chaque jour que tu attends, c’est un jour de plus qui t’éloigne de la vie de tes rêves.