Maud : Woman Invest

8 - Interview Maud Woman Invest

Maud est une de ces Wonderwomen qu’on adore et qui nous inspire ! Entrepreneure en série au top, c’est grâce à son activité professionnelle de conseillère en gestion de patrimoine qu’elle s’est lancée dans l’immobilier, et cela lui réussit. Faisons plus ample connaissance !

COMELS : Quand et où es-tu née ?

Je suis née à Saint-Brieuc, dans les Côtes-d’Armor. Je suis une Bretonne de pure souche. Et j’approche de la quarantaine, puisque je suis née le 31 mars 1981.

COMELS : Où investis-tu ?

J’investis pas très loin de chez nous. Il n’y a pas très longtemps, on a investi un peu plus loin. Mais, en général, on investit aux alentours.

COMELS : Investissement locatif ou achat/revente ?

Locatif pour le moment, mais l’achat-revente reviendra.

COMELS : Quel est ton objectif dans la vie ?

Mon objectif, je dirais la liberté. La liberté de pouvoir faire ce que je veux, comme je veux, quand je veux, de pouvoir profiter de ma famille à fond et de pouvoir créer un avenir à nos enfants. Voilà : être libre de faire ce que je veux quand je veux et avec qui je veux. 

COMELS : Que représente l’immobilier pour toi ?

C’est le pilier qui me permet d’atteindre cette liberté, justement. Il n’y a pas que ça, mais l’immobilier en fait partie. Et, pour moi, l’immobilier, c’est aussi l’approche patrimoniale, c’est une passion, une vraie passion. 

COMELS : Investir au féminin, ça change quelque chose selon toi ? 

Non, je ne pense pas. Au contraire, je pense même que, parfois, cela peut aider, d’être une femme.

COMELS : Un mot pour le fun ?

Pour le fun, je dirais le kif, kiffer la vie, profiter, parce que la vie peut être parfois très courte. Il faut y aller, mettre tout en place pour !

COMELS : Quelles sont tes différentes activités ?

J’ai plusieurs casquettes. Je suis conseillère en gestion de patrimoine, je suis également cheffe d’entreprise puisqu’on a une société. On est en train d’en créer une deuxième. Je suis gérante de plusieurs structures également. Et maman !.. qui est aussi une belle activité, qui me prend pas mal de temps. Je fais un peu tout ça en même temps. Un rythme de vie assez dense.

COMELS : Pourquoi as-tu investi dans l’immobilier au départ ?

C’est grâce à mon activité. Je suis arrivée dans le domaine bancaire en 2005, par hasard, puisqu’à la base je ne me destinais vraiment pas du tout à cela. J’étais plus partie pour faire du marketing, rien à voir. Finalement, j’ai monté les échelons assez rapidement et j’ai été intéressée par le patrimoine très rapidement. J’ai tout fait pour avoir cette approche-là. Très rapidement, j’ai aussi eu des clients assez aisés, voire très aisés. L’immobilier m’intéressait beaucoup, j’avais aussi beaucoup de rendez-vous avec des partenaires immobiliers, donc j’ai beaucoup appris grâce à eux, lors d’entretiens. J’ai toujours eu une approche globale. En fait, ce qui m’a beaucoup attirée, c’est de pouvoir susciter l’envie, le besoin des clients qui ne pensaient pas pouvoir acheter dans l’immobilier. C’était hyper gratifiant pour moi. De ce fait, c’est arrivé naturellement. 

J’avais aussi des clients investisseurs, je m’intéressais, je posais des questions. Cela s’est fait naturellement, s’est présenté à moi, et j’ai voulu en savoir plus. 

Mais, au début, je ne cherchais pas du cashflow, je ne cherchais pas tout cela, en fait, je n’avais pas encore cette notion-là d’ailleurs, c’était l’approche plutôt patrimoniale, de me dire d’avoir des appartements, en tant que nana. 

Dans ma famille, on n’a jamais connu cela. J’ai connu, comme beaucoup, d’avoir une résidence principale, une voiture, un bon CDI, on profite un peu, et ça s’arrête là. Moi, je voulais plus que ça. Et cela s’est présenté à moi, je ne sais pas comment l’expliquer, je pense que cela s’est fait naturellement.

Je pense que mon activité professionnelle m’a aidée, j’ai été entourée. J’ai aussi eu des diplômes qui ont fait que je m’y suis intéressée davantage. J’aime aussi tout ce qui est un peu stratégie, toutes les problématiques liées au patrimoine, à l’immobilier, etc.

COMELS : Tu baignais dedans en fait, cela t’a

imprégnée ?

Oui.

COMELS : Et cela t’a permis d’avoir des opportunités ?

Exactement.

COMELS : Comment as-tu ciblé les secteurs où tu investis ?

Les secteurs ? Justement, pas très loin. Parce que, forcément, je connais les secteurs où j’ai investi. 

Quand j’ai démarré, j’ai imité mes clients. Je voyais qu’ils investissaient là-bas, donc j’ai commencé à m’y intéresser. J’ai regardé, j’ai fait des études de marché, je me suis dit « Tiens, why not? Pourquoi pas y aller ? ».

À ce moment-là, l’immobilier n’avait pas flambé autant qu’aujourd’hui.

On part du principe qu’investir proche de chez soi, au moins tu connais le secteur, son développement, ce qui va se faire. Du coup, c’est rassurant, tu sais où tu vas. 

Mes derniers investissements se sont faits dans des secteurs vraiment au hasard. J’étais en vacances, on n’était pas parti pour investir. Finalement, j’ai regardé, je voyais un immeuble qui avait l’air pas mal, je ne connaissais pas la ville, sincèrement, je ne connaissais pas plus que ça, on était en bord de mer. J’ai fait une étude de marché, cela m’a paru bien, et on a bien fait de le faire parce qu’aujourd’hui, cela marche très bien.

Souvent je fais des études de marché. On a tous les outils aujourd’hui pour pouvoir faire des études de marché. Ensuite, il y a une certaine stratégie, il faut bien regarder, il y a des sites pour cela. Et grâce à tous ces éléments, on voit que cela ne peut que fonctionner.

COMELS : Est-ce que tu peux nous dire dans quelle région de France tu vis ?

Dans le nord, à proximité de la région parisienne. On est proche du 95, Paris, on est à 40-45 minutes.

COMELS : Est-ce que c’est plus difficile d’investir quand on est une femme ?

Non, non, je ne pense pas, au contraire, cela peut aider. Parfois je m’en suis amusée d’ailleurs. Le fait d’arriver en tant que femme, en fonction du domaine pour lequel tu vas chercher des renseignements, je parle de travaux, par exemple, de l’immeuble quand tu vas faire tes visites, quand tu es face à un homme, il peut se dire « Tiens, c’est une nana, peut-être qu’elle ne s’y connaît pas trop, etc. ». Je laisse faire, et puis, avec certaines questions, il voit qu’il ne va pas pouvoir me la faire à l’envers (rires), et que je m’y connais a minima. Donc, au contraire, je m’en sers et j’en joue. Et pour ce que je ne sais pas faire, je délègue. J’essaie d’apprendre, parce que c’est toujours enrichissant d’apprendre, grâce à ceux qui s’y connaissent, justement. Mais je ne vais pas aller m’aventurer dans ce que je ne sais pas faire pour perdre trop de temps. Je pense qu’on a tous des qualités et des défauts. Il vaut mieux développer et axer sur les qualités, plutôt que d’essayer de tout gérer, parce qu’on ne peut pas tout savoir, ce n’est pas possible.

COMELS/Mélanie : C’est clair !

COMELS/Corinne : C’est marrant, c’est exactement le post que j’ai fait hier soir où je parlais de la déco. Il y a plein de nanas qui adorent la déco…

Comme moi, j’adore ça !

COMELS/Corinne : Moi, cela me saoule, et au lieu de me dire qu’il faut que je fasse comme ces nanas, parce que les nanas, c’est fait pour faire de la déco, en fait non ce n’est pas mon truc. Tu trouves une décoratrice, tu délègues et hop ! tu passes au sujet suivant.

COMELS/Mélanie : Je te rejoins là-dessus.

Je pense qu’en effet, si tu cherches à vouloir tout savoir… C’est important d’avoir des bases, mais il ne faut pas être trop perfectionniste dans tout. Il faut continuer d’exceller là où on a des qualités, à mon avis, pour pouvoir avancer plus vite.

COMELS : Tu investis seule ou en couple ?

J’investis en couple. Justement, je pense que c’est aussi notre force, aujourd’hui, parce qu’on a nos qualités de nos défauts, réciproquement. J’avoue que c’est grâce à cela aussi qu’on se délègue mutuellement. Depuis le démarrage, cela s’est fait très naturellement. On n’a pas eu besoin de se parler, on sait naturellement quelles sont les tâches de chacun, ce qui n’empêche aucunement de s’intéresser aux tâches de l’autre. Mais, encore une fois, pour perdre moins de temps, on se délègue mutuellement là où on a nos qualités pour pouvoir aller beaucoup plus vite. 

On a démarré chacun indépendamment de notre côté avant de nous rencontrer puisque nous sommes une famille recomposée. On a des enfants de deux lits différents. Notre fusion a fait qu’on a explosé au niveau de l’immobilier, vraiment, parce que, l’un comme l’autre, on est très passionnés par ça.

On est pacsés, testament, avec des enfants de deux lits, ce qui fait que l’on fait attention à tout cela et notamment l’approche de tous nos investissements. On veille à bien les faire pour se protéger mutuellement au niveau de la succession, de la transmission, etc.

COMELS/Corinne : C’est un gros sujet d’apprentissage, le fait d’être une famille recomposée, de voir toutes ces composantes que tu n’as pas forcément quand tu es marié(e), avec des enfants du même lit, tu te poses moins de questions…

Dans l’immobilier, on parle souvent de la rentabilité, du cashflow, de la fiscalité, mais on parle assez peu de savoir comment investir de la bonne manière pour éviter toutes les conséquences justement liées aux séparations, aux successions, aux transmissions, à la protection. Pour autant, c’est quand tout va bien qu’il faut aborder ces sujets-là, ce n’est pas quand tout va mal. Parce que c’est trop tard.

COMELS/Mélanie : Est-ce que tu en parles à tes enfants, de ce que tu fais en termes d’immobilier ?

Oui. Ils ont l’habitude. J’avoue que le grand, 12 ans, est plus dans sa période de préado, mais nos deux filles… Celle de 8 ans s’intéresse beaucoup, elle adore la déco. Elle vient, elle regarde même les émissions de déco et de rénovation, elle adore ça.

La toute petite, c’est pareil, parfois elle a des réflexions comme « On va dans quelle maison aujourd’hui ? On va dans quel appart ? ». Ils nous suivent partout, ils ont l’habitude, justement on veut les baigner dedans. Alors, pas trop non plus, mais qu’ils aient l’habitude quand même parce que cela fait partie de notre quotidien, c’est nous. Pour nous, c’est important.

COMELS : Quel a été ton premier investissement ?

Au démarrage, forcément, résidence principale, des choses assez basiques. Après, j’ai démarré un peu comme beaucoup, c’est-à-dire par un petit appartement pour un petit crédit avec un petit loyer.

Cela me rassurait parce que je démarrais. Pour moi, l’immeuble de rapport, ce n’était pas possible. En plus, à ce moment-là, j’étais seule, avec deux enfants, des changements professionnels et pas mal de choses. Ce qui fait que partir sur un immeuble, je me disais que ce n’était pas pour moi, cela me paraissait gros. Donc j’ai commencé par un petit appartement que j’ai mis en LMNP (location meublée non professionnelle), parce que je savais, de par mon métier, que LMNP avait du sens, fiscalement parlant. C’est un T2 de 35 m² dans une ville qui a explosé, qui est très étudiante. C’est un appartement qui avait été divisé dans une maison à Amiens, cela marche très bien. À chaque fois que je le mets en location, 5 minutes après, j’ai cinquante mille appels, il est hyper bien placé, voilà. Donc je l’ai gardé, cela fonctionne très bien, je ne fais pas de cashflow dessus, c’est vraiment une opération flat. À un moment, je me suis posée la question de revendre ou pas, parce que ce n’est plus notre stratégie aujourd’hui, on est vraiment sur des immeubles de rapport. Mais, au final, comme ça se loue très bien…

COMELS/Corinne : Si ça ne te coûte rien, si ça se rembourse, cela te fera un patrimoine à un moment ou un autre. 

Oui, c’est bien placé… Voilà comment j’ai commencé, un peu comme tout le monde. Cela me rassurait, en tant que nana, de me dire que je démarre par le démarrage et que je commence avec petit.

COMELS/Mélanie : Aujourd’hui, vous êtes plutôt sur une stratégie immeuble de rapport ?

Oui, complètement. L’immeuble de rapport, pour moi, aujourd’hui, c’est ce qu’il y a de plus rassurant.

COMELS/Mélanie : C’est marrant, moi, cela me fait flipper !

Mais non, parce que lorsque tu as un appartement avec un locataire, tu as 1 chance sur 1 qu’il ne te paie pas, ou bien si tu as une vacance locative ou autre. Cela sous-entend que, derrière, tu vas devoir payer de tes deniers personnels.

Quand tu es dans un immeuble de rapport avec une stratégie de cashflow bien évidemment, tu pars, par exemple, sur trois appartements, sans parler d’un immeuble haussmannien à un million. Tu peux avoir des immeubles avec trois appartements ou le must : un local pro et deux petits appartements pour démarrer. 

Avec la stratégie du 70-100 c’est-à-dire que 70 % de tes loyers payent 100 % de tes charges, cela te permet déjà d’être rassuré(e) parce que tu te dis que deux logements paieront 100 % de toutes les charges et qu’au pire des cas, s’il y a une vacance locative, un locataire qui ne paye pas ou tout autre problème, tu auras les reins solides pour pouvoir finalement payer la différence, puisque tu as du cashflow derrière. C’est hyper rassurant. Et le fait d’avoir un local, c’est aussi très stratégique puisqu’une partie de la taxe foncière pourra être redistribuée à ton local au prorata de la surface que tu détiens dans l’immeuble. C’est une stratégie, c’est plus rassurant, même pour la banque. Quand elle va calculer au prorata des loyers… parce qu’elle pondère souvent une partie de tes loyers, comme tu as un cashflow positif, elle va se retrouver sur une opération flat entre le prêt immobilier et les loyers que tu vas percevoir. 

COMELS/Corinne : C’est un point hyper important là, tu as parlé d’un local commercial. C’est rigolo, car il y a vraiment les deux discours. Moi, ce que j’entends sur internet, c’est qu’il ne faut surtout pas de local commercial parce qu’il y a plus de risque de vacance locative, de problème d’impayés, etc., et d’autres dire, au contraire, que justement c’est bien, cela diversifie. Toi, tu es plutôt dans ce deuxième point de vue ?

Le maître-mot que j’ai toujours, c’est la diversification, que ce soit au niveau des placements que vous pouvez détenir, en assurance-vie, PEA, actions, immobilier, etc., je pars du principe qu’il faut diversifier, ce qui permettra de diluer le risque. 

Après, je vous l’accorde, quand on est sur des locaux pros, vous touchez une autre typologie, une autre cible de clients, alors c’est sûr que pour ceux qui investissent dans de gros entrepôts, les rentrées locatives sont plus intéressantes, par contre quand il y a un problème, vous le sentez aussi davantage, mais c’est une autre stratégie encore … En fait, j’ai tendance à dire que, même dans l’immobilier, si on ne veut pas prendre de risque, alors on ne doit rien faire. 

Dans l’immobilier, vous avez aussi des locataires qui ne paieront pas, il y aura des travaux à faire, il y aura forcément des risques, quoi que vous fassiez. Si vous êtes dans une dilution, et d’autant plus quand vous êtes dans une stratégie d’immeuble de rapport, quand bien même vous avez une vacance locative sur votre local commercial, les autres lots compenseront largement le reste.

COMELS : En fait c’est un peu la même chose que diluer le risque dans la colocation. Si jamais tu as un vide, tu as les autres chambres qui couvrent.

Exactement

COMELS/Corinne : Pour nous qui sommes sur Lyon, les immeubles sont juste inabordables, donc il faut s’éloigner de la ville où tu habites. Mais je pense qu’on peut trouver dans un périmètre d’une heure ou deux de Lyon…

COMELS/Mélanie : Personnellement, ce qui me fait peur, -on sort un peu du cadre-, ce qui fait flipper, ce sont tous les frais annexes, du type façade, les toits, les communs, ce sont des choses que tu n’as pas réellement quand tu es dans une coloc’.

COMELS/Corinne : Cela se budgète. Mais, en coloc’ aussi, tu as la façade qui va être refaite, l’appel de charges qui va te tomber dessus.

COMELS/Mélanie : Comme quoi, on a vraiment des freins.

Ce sont des croyances limitantes que l’on se met. Au contraire, un immeuble, tu ne peux être d’accord qu’avec toi-même.

Quand tu es dans un appartement, une colocation, tu es tributaire de la copropriété, s’il y a des travaux, tu n’auras pas le choix, tu as des problèmes, tu veux faire, par exemple, de la location courte durée, tu ne pourras peut-être pas en faire, cela dépendra aussi des règles que tu peux avoir dans la copro. Tu es tributaire des autres personnes, tu as des charges qu’il faut aussi compter dans ta rentabilité, ce que tu n’as pas quand tu es ton propre propriétaire d’immeuble. 

Pour moi, c’est vraiment le combo parfait et, le summum, c’est d’avoir un local commercial, un appartement en location pérenne si je pars toujours du principe qu’on en a trois, un appartement en location pérenne et après de la LCD, et alors là, on est Pump it up au niveau de la rentabilité.

COMELS : Cela répond à la question de quel type d’exploitation tu fais. Tu fais de tout, donc ? Tu fais du nu, de la longue durée, de la courte durée, de tout…?

Par contre, on n’a pas encore fait d’achat-revente. J’aimerais faire du marchand de biens. J’aimerais vraiment, mais c’est un nouveau challenge, pour après.

Et des garages, non, on n’en achète pas vraiment en tant qu’investissement. On en a, bien évidemment, au niveau places de parking qui nous permettent une rentrée complémentaire, je prends l’exemple de ce qu’on est en train de faire, à l’heure actuelle, avec les neuf appartements où on crée 18 places de parking. Forcément les 18 places vont aussi nous ramener du cash. C’est un plus, c’est de la diversification puisqu’encore une fois, c’est une autre rentrée passive, moindre, bien sûr, mais ça + ça + ça fait qu’on arrive à des rentrées plus conséquentes.

COMELS : Que détestes-tu dans l’immobilier ?

Je suis beaucoup à l’écoute, je suis très à l’écoute, je suis bienveillante. Je peux comprendre qu’on peut avoir des problèmes dans la vie. Je parle notamment des locataires puisque, quand on fait de l’immobilier, vous êtes face à de l’humain, vous devez quand même, à un moment ou à un autre, être à l’écoute. Des accidents de la vie, on peut tous être confrontés à ça. Mais ce que je n’aime pas, c’est le manque de respect que l’on peut avoir envers nous et le mensonge.

Je suis quelqu’un de très transparent, je dis les choses, avec diplomatie s’il y a besoin. Mais qu’on me manque de respect, j’ai vraiment du mal, de la part des locataires j’entends.

Dans l’immobilier, il y a aussi beaucoup de belles personnes, et heureusement tout se passe très bien dans la majeure partie des cas. Mais, forcément, quand vous êtes face à de l’humain, quand vous êtes face aux aléas que peut comporter l’immobilier,… il faut en avoir conscience, c’est un vrai boulot d’être investisseur quand même.

D’autre part, il y a les aléas des travaux à faire qui n’étaient pas prévus, cela demande une certaine réactivité, avec certaines conséquences. Quand on a un emploi du temps chargé et que cela nous tombe dessus d’un coup, un ballon à remplacer, etc…Il faut en avoir conscience. On délègue certaines choses, mais on a aussi fait le choix d’en faire par nous-mêmes parce qu’on aime ça, et déléguer ça veut aussi dire faire confiance, mais parfois on est tellement exigeants que voilà…Les travaux, les problèmes de fuite, …

Cela fait partie de l’immobilier, donc on l’accepte.

COMELS : Tu parles de déléguer. Aujourd’hui, vous avez un certain patrimoine, beaucoup d’appartements à gérer, est-ce que vous gérez tous vos apparts, est-ce que vous les avez mis en gestion pour certains, notamment la courte durée où il y a check-in, check-out, ménage… Comment vous vous organisez ?

Alors il y a une grosse partie que l’on gère nous-mêmes. Pour la location pérenne, sincèrement, au début, on voit les clients, on signe le bail, on fait la mise en route, mais ensuite on n’en entend pas parler.

On fait les deux. Concernant la location courte durée, il y a une partie, c’est nous, et une partie qu’on a déléguée parce qu’on est moins à proximité et qu’à un moment on n’est pas Superwoman, donc il faut savoir déléguer. (rires)

COMELS/Corinne : Tu arrives facilement à trouver une société, une conciergerie qui gère tes courtes durées et dont tu es satisfaite ?

(rires)

COMELS/Mélanie : pourquoi tu mets le doigt là où ça fait mal ?

(rires)

COMELS/Corinne : Parce que le point dur de la courte durée, c’est de trouver quelqu’un de confiance, donc comme elle a de la courte durée, on lui pose la question directement…

Pour les femmes de ménage, ça n’a pas été simple. Pour les appartements qu’on gère en direct, on gère avec la femme de ménage en direct. Mais cela n’a pas été simple de trouver une bonne femme de ménage. Parce que ce n’est pas qu’une femme de ménage, c’est un partenaire, il y a vraiment un relationnel, de l’humain. J’apporte une grande importance à l’écoute et à la communication. De temps en temps, il faut aussi remettre un peu les points sur les i parce qu’il peut y avoir quelques petites déviances, un petit laisser-aller. Cela sous-entend de faire des points de temps en temps, de manière inopinée, d’aller faire des petites visites, d’aller voir comment ça se passe, d’y aller doucement aussi parce que, d’un certain point de vue, on remet un peu en cause le travail. Pour moi, au contraire, on apprend. On apprend souvent de nos erreurs, de ce qui ne va pas. Je prends beaucoup en compte les commentaires des clients, parce que c’est grâce à ça aussi qu’on s’améliore, on n’est pas forcément tout le temps parfait. Et c’est grâce à ça qu’on trouve des solutions, qu’on avance. On en fait part aussi aux femmes de ménage, de façon à ce qu’elles fassent attention, et d’autant plus aujourd’hui avec un contexte Covid. Il faut être d’autant plus méticuleux sur toutes ces prestations-là, pour moi c’est important. Mais ça n’a pas été simple, on a eu différentes femmes de ménage, tu as aussi les femmes de ménage qui ne font pas le ménage, par exemple, c’est un petit peu compliqué… quand tu ne t’en aperçois pas tout de suite…

COMELS : Qu’est-ce que tu adores dans l’immobilier ?

C’est tout ce que ça englobe. Pour moi, c’est vraiment une passion, j’aime le patrimoine. Bien évidemment, pour moi, l’immobilier, ça amène à cette fameuse liberté de choisir.

Alors oui, avec cette liberté, on peut faire le tour du monde, ne rien faire, mais ça ne me correspond pas. Moi, je suis une femme de terrain, j’ai besoin de challenges, j’ai besoin d’objectifs, de projets, ça m’anime, et souvent d’ailleurs on a tellement d’objectifs… Je dis “on” parce qu’on est deux, malgré tout. On se complète, mais en tant que femme, je pense que j’ai vraiment l’âme d’une entrepreneure, j’ai besoin de ça, je ne sais pas comment l’expliquer, c’est viscéral. L’immobilier m’amène à pouvoir faire ce que je suis en train de mettre en place : l’entreprenariat. On a déjà une société. La deuxième société va être un gros changement, beaucoup d’apprentissages, beaucoup de nouveautés, mais un gros challenge et je sais que derrière j’aurai envie de faire d’autres choses.

COMELS : Est-ce que tu as des mentors ?

Des mentors à proprement parler dans l’immobilier, non. Je dirais plus d’autres personnes que je suis, que j’aime bien, qui ne sont pas dans l’immobilier, comme Caroline Receveur, par exemple. C’est quelqu’un qui, je trouve, a vraiment l’image d’une femme qui est partie de rien, qui a su utiliser son image parce qu’elle a démarré dans la téléréalité. Je trouve que c’est vraiment une femme d’affaires qui a su développer plein de business tout en ayant une vie… Je pense que c’est quelqu’un qui a les pieds sur terre, qui a ce côté famille aussi. En tout cas, elle m’inspire parce que c’est une femme d’affaires qui m’anime. Elle a ce côté entrepreneure, femme d’affaires, cheffe d’entreprise.

Et sans parler de mentor, le fait de partager avec plein de gens, je trouve ça très enrichissant. Moi, je peux apporter des choses, mais j’apprends aussi beaucoup des autres. Et je trouve que l’expérience de chacun est hyper enrichissante. On apprend toujours. Même dans mon domaine de CGP (conseil en gestion de patrimoine), chaque dossier, chaque client est différent, et j’apprends beaucoup des autres. 

COMELS : L’immobilier n’est pas de tout repos, une anecdote ?

Alors, des anecdotes, j’en ai plein !

Je vais revenir à ce que je disais tout à l’heure, sur le manque de respect, de bienveillance, etc.. Quand j’ai acheté un immeuble, dedans il y avait des locataires, ce qui offre des points positifs et des points négatifs, c’est-à-dire qu’on ne choisit pas ces locataires à ce moment-là, ils sont déjà là. Bref. 

Il y avait en l’occurrence une personne, une femme qui, assez rapidement, n’a pas payé son loyer. Je peux comprendre, les accidents de la vie, etc., il n’y a pas de soucis. Je suis à l’écoute, donc j’y ai passé beaucoup de temps, je l’ai vue, on a essayé de comprendre, voir comment ça pouvait se passer, où elle en était, est-ce qu’elle recherchait un travail parce qu’elle n’en avait plus, etc.

On voulait mettre en place des choses. Elle nous disait oui, on a alors mis en place un échéancier. On relance, on relance jusqu’à un moment où on n’a plus aucune nouvelle, donc on a mis en place une procédure avec mise en demeure, huissier, justice,… qui a mis un temps certain.

Mais, en fait, elle nous mentait sur pas mal de choses, on l’a su par les voisins et, avec ça, j’ai du mal. Je peux comprendre les accidents de la vie. Mais ce n’est pas parce qu’on est propriétaire d’un immeuble qu’on n’a pas de charges, qu’on n’a pas de choses à côté, on a pris le risque d’acheter de l’immobilier, tout le monde ne le fait pas.

Certes, c’est un choix, mais ce n’est pas parce qu’on a un immeuble que les loyers doivent être gratuits. Me manquer de respect, mentir, ça me dérange. Le mensonge, la vulgarité, je ne supporte pas. Bref. On a enfin réussi, au bout d’un an et demi, à la faire partir, parce que vous savez qu’en France, c’est très compliqué, de faire respecter des règles. On veut justement être dans les règles, donc on suit les règles, c’est-à-dire qu’on met un protocole en place, etc. Encore une fois, je ne dénigre personne, les accidents de la vie, ça peut arriver à tout le monde, j’entends. Mais j’ai été force de proposition en amont, avant d’en arriver à la mise en demeure, l’huissier, etc. et finalement pour me faire avoir et pour récupérer, en plus, un appartement dans un état pitoyable. Tout à refaire, aucun respect… Voilà…C’est une anecdote parmi tant d’autres ! (rires)

COMELS : Un conseil en or ?

Je dirais, tel que moi je l’ai fait via mon activité, c’est vraiment d’essayer de se former ou au moins de s’entourer de gens avec un même état d’esprit. Pour moi, quand on investit dans l’immobilier, la base c’est d’avoir un mindset qui soit bien présent, parce que l’immobilier n’est jamais lisse. Il y aura des aléas, il y a des fois où on est en haut, il y a des fois où on est un peu en bas, c’est normal, c’est humain. Et le fait de bien être entouré(e), de pouvoir poser les bonnes questions à des personnes de par leur expérience sur le terrain, leur expérience dans la théorie ou la pratique, c’est important. Pour moi, ça passera aussi par la formation, cela évitera de se planter, permettra d’avoir au moins des bases. 

Bien entendu, la meilleure formation, c’est sur le terrain, franchement, c’est comme ça qu’on apprend. Mais d’avoir des bases, c’est important. Donc de s’entourer, de participer à des événements, etc. Je ne dis pas ça parce que je suis coach. Il est vrai que je participe à des événements en tant qu’intervenant. Et justement, lors de ces événements, je partage mon expérience, mais je partage des expériences avec d’autres investisseurs aussi, d’autres chefs d’entreprise qui me permettent d’avoir un regard différent, d’avoir une expérience différente qui fait que je vais sortir de là boostée, je vais avoir envie d’autres choses, je vais voir différemment. 

Je pense qu’en tant que femme, mais que ce soit en tant qu’homme ou femme en fait, il faut avoir un petit peu de confiance en soi, ce qui n’est pas forcément évident quand on démarre et qu’on sort de sa zone de confort, c’est très compliqué. Et ça, ça passe par un bon entourage. Moi, je n’ai pas un entourage de chefs d’entreprise, je n’ai pas un entourage d’investisseurs à la base, pas du tout. C’est parce que j’ai baigné dedans de par mon activité, par les réseaux. Ça a été une grande force.

La force des réseaux, pour toutes les trois d’ailleurs, je pense, nous a permis de rencontrer vraiment de belles personnes. Et franchement pour ça, je ne reviendrais en rien en arrière parce qu’aujourd’hui, je connais vraiment de belles personnes, vraiment. Bien sûr, il faut faire attention, comme partout.

Mais oui, si j’avais un conseil : il faut vraiment s’entourer de bonnes personnes et se former.