Sarah : Expatriée et investisseuse

#17 - Interview Sarah Humbert
Temps de lecture : 22 minutes

Merci à Sarah de relever le défi des 50 interviewées de notre chaîne ! On apprécie tellement le naturel de cette investisseuse qu’on est ravies de vous présenter aujourd’hui son interview ! Découvrons le parcours en immobilier de cette jeune femme qui voyage énormément, mais qui sait aussi très bien mettre la priorité sur les projets qui lui tiennent à cœur.

COMELS : Tu es née où et quand ?

Je suis née à Saint-Rémy en Saône-et-Loire, en 1992, le 17 juillet 1992.

COMELS : Tu investis où ?

J’investis en Saône-et-Loire et dans l’Ain, et également en Hautes-Pyrénées.

COMELS : Achat Revente ou Locatif ?

Locatif.

COMELS : Quel est ton objectif dans la vie ?

Mon objectif dans la vie, c’est d’être libre, libre de mon temps et de mon argent.

COMELS : C’est quoi l’immobilier pour toi ?

L’immobilier, c’est une construction, pour le coup, au sens propre comme au sens figuré, c’est-à-dire qu’on se construit quelque chose, un patrimoine. Quand on fait de la réno, on construit aussi finalement, on passe d’un avant à un après, et c’est quelque chose de palpable. L’immo, c’est ça, c’est construire son avenir de manière visuelle, on le voit en fait, à la différence des autres types d’investissement pour être libre financièrement et temporellement.

COMELS : Investir au Féminin, ça change quelque chose ? 

Pour moi, non. Je suis une fonceuse, donc quand je sais ce que je veux, j’y vais et je fais en sorte que les gens soient convaincus. Après, si on parle de manière générale dans les stats, oui, forcément, il y a une petite différence en tant que femme, d’autant plus célibataire. Il faut d’autant plus s’affirmer et bien préparer son coup.

COMELS : Un mot pour le fun ?

J’ai un mot que j’utilise tout le temps qui est ¡Vamos! Je suis voyageuse, donc j’utilise tout le temps ce mot quand je suis un peu en période basse ¡Vamos! toujours.

COMELS : Quelle est ou quelles sont tes activités actuellement ?

Officiellement, je suis salariée encore. Je travaille pour une boîte qui s’appelle Michaud Export, c’est une boîte qui vend du matériel électrique pour les lignes en ville à l’international. Donc je vends du matériel électrique en péninsule ibérique et en Amérique latine. Ça, c’est mon job officiel. Et ensuite j’ai une activité de coaching en expatriation, parce que, comme je viens de le dire, je voyage beaucoup. J’aime beaucoup ça, parce que ça permet de grandir au niveau personnel, au niveau professionnel aussi, quand on vit une expatriation. Et j’accompagne les gens, justement, à s’expatrier et à vivre cette jolie aventure de vie.

COMELS/Corinne : Mais, du coup, tu le fais parce que tu l’as été, toi, également ?

Je le fais, parce que je l’ai été moi également. Je me suis expatriée déjà quatre fois, et c’est des aventures de vie incroyables qui m’ont transformée, donc j’y crois, j’y crois, j’y crois, et j’encourage toute la France à le faire au moins une fois dans sa vie.

 

COMELS/Mélanie : Tu t’es expatriée dans quel(s) pays ?

Je me suis expatriée premièrement aux États-Unis, ensuite en Allemagne, ensuite au Portugal et en Espagne. 

Et puis, l’immobilier, je le fais à titre perso, aujourd’hui, simplement pour diversifier mes sources de revenus. Je n’ai pas envie de dépendre que d’une ou deux sources de revenus, j’aime bien diversifier, et je trouve que l’immobilier, ça combine à la fois, quand on le fait bien, des revenus financiers là maintenant et aussi ça construit quelque chose pour l’avenir. Parce que, plus le temps passe, plus, logiquement, ça prend quand même de la valeur, et plus c’est intéressant aussi pour la retraite. Ça combine les deux.

COMELS : Pourquoi as-tu investi dans l’immobilier ? Est-ce que c’est nécessairement pour la retraite ou est-ce que tu avais d’autres motivations ?

Non, non, l’objectif de base, c’était “Ok, j’investis dans l’immobilier, je veux que mes loyers donnent le salaire que j’ai aujourd’hui dans ma boîte.” C’était plus court terme. Et, là, finalement, j’ai déjà un petit parc, quand même, et je me rends compte que ça prend pas mal d’énergie, pas mal de choses à faire, et je me rends compte que, finalement, ce qui m’importe, au-délà de ça, c’est vraiment mon activité de coaching en expatriation, parce que c’est ce que je suis. C’est vraiment quelque chose qui me fait vibrer, donc l’immobilier, au final, c’est plus un moyen qu’une passion avec une mission, en fait.

COMELS/Mélanie : C’est hyper intéressant ce que tu dis. Donc, toi, tu n’es pas du tout dans le combat du toujours plus en immobilier, qui aura le plus en millions de patrimoine ou en nombre de locataires…

Non, non, non, au contraire ! Maintenant, quand j’entends ça, je me dis “Wow, mais comment ils font les mecs ?!” Franchement, je me dis “C’est des malades !” Franchement, à part avoir une équipe, avoir une entreprise qui te gère ça de a à z, donc derrière forcément, ça veut dire avoir les ressources financières pour, pour avoir une structure de la sorte, franchement, moi, je leur laisse ! “Va faire ton truc, moi, je vais faire autre chose. Je suis très contente pour toi.” Tout ce que ça engendre derrière, même si c’est bien géré, même si on est formé, ceci, cela, la réalité, elle est là. L’immobilier, il y a toujours un inattendu, toujours un truc à gérer, et pour quelqu’un comme moi qui a besoin de liberté, L-I-B-E-R-T-É ! Je me suis vite fait rattraper ! Voilà.

COMELS/Mélanie : Merci pour ce partage, c’est intéressant.

COMELS/Corinne : C’est vrai qu’on a déjà interviewé d’autres personnes, d’autres nanas qui nous disent pareil, que l’immobilier, c’est pas une fin en soi, c’est vraiment un outil, un moyen pour faire quelque chose qui te passionne, qui te tient à cœur. Donc c’est vrai que ça rejoint d’autres témoignages, et la liberté aussi, c’est quelque chose qui ressort énormément.

C’est clair. Après, il y a des avantages aussi, c’est beau de voir ce qu’on peut faire, construire, tout ça, ça fait du bien quand même. Ça fait du bien de construire quelque chose. Moi, je sais que je suis une bonne vivante, j’aime beaucoup voyager, tout ça. Et j’ai beaucoup d’amies backpackeuses justement, backpackers, nomades digitaux. Je sais que c’est bien, mais je suis contente quand même d’avoir fait mon immobilier. En gros, là je sais qu’aujourd’hui je vais m’arrêter là, et je suis contente d’avoir construit ça. Parce que si j’avais été juste nomade digitale, backpackeuse toute ma life, je me serais dit “C’est quand même con de ne pas avoir créé un truc, quoi”. Parce que, certes, on a 110% de liberté, mais, derrière, on ne crée pas grand chose au final. Si, on crée quand on a une activité, et tout ça, mais je trouve que c’est important d’avoir dans son portefeuille un petit patrimoine immobilier.

COMELS : Comment as-tu ciblé les secteurs où tu as investi ?

J’ai ciblé par rapport à ma localisation géographique, pour commencer. Quand j’ai commencé, j’étais au Portugal et j’avais un contrat particulier, un contrat de VIE (Volontaire international en entreprise), donc ça, les banques ne suivent pas tellement dès qu’on fait des demandes pour de l’immobilier et elles ne reconnaissent pas ce type de contrat. Du coup, j’ai quand même réussi à trouver un moyen d’investir, à force de hargne et de persévérance. Et du coup, la région la plus proche d’où j’étais à Porto, c’était les Hautes-Pyrénées. J’avais un Flixbus qui me permettait, en une nuit, de me rendre en Hautes-Pyrénées, donc je me suis dit “Il faut que je commence ici parce que je ne pourrai pas aller ailleurs”. Et c’est comme ça que j’ai pris contact avec des investisseurs dans la zone et que j’ai sélectionné la ville de Lourdes qui, à l’époque, marchait du feu de Dieu en 2019. Et du coup, j’ai voulu commencer comme ça, en faisant une LCD dans un petit studio. J’ai investi en septembre 2019 et, en mars 2020, on avait le fameux Covid ! Donc la LCD, tout de suite, ça marchait bien moins, mais j’ai su me rabattre sur le plan B, à savoir la longue durée. Et, après, derrière, c’était où je me trouvais et où je suis née, à savoir en Saône-et-Loire et dans l’Ain où je travaille, parce que maintenant j’ai bien visualisé les zones, je connais bien le coin et je pense que c’est important que bien connaître le coin où on investit.

COMELS : Super, du coup tu as développé une autre question qu’on avait envie de te poser, c’était : Par quoi tu as commencé, quel a été ton premier investissement ? Donc tu nous as expliqué une location courte durée. Il me semble que, quand on avait discuté la première fois, tu nous avais raconté ton aventure notamment au niveau du financement, il me semble que tu étais étudiante. Est-ce que tu veux nous partager comment ça s’est passé ? Tu n’es pas obligée. Mais si tu souhaites le partager, ça peut être sympa.

Oui, oui, je peux le partager. En effet, comme j’avais pas le contrat pour avoir un prêt standard immobilier, j’ai réussi à obtenir un prêt étudiant, parce que j’ai commencé à suivre des cours au Portugal justement, à côté de mon boulot. Et ça me permettait d’avoir le statut étudiant et donc de pouvoir prétendre à un prêt étudiant en France, ce qui m’a permis, du coup, par la suite, d’investir dans ce petit studio à Lourdes. Ça n’a pas été simple. Honnêtement, comme toute démarche bancaire, ça prend du temps, il faut justifier les choses, mais, une fois que c’est fait, c’est tout bénéf’, à nous de savoir derrière bien s’en servir aussi, de manière intelligente. Donc j’ai réussi avec ma banque historique à avoir un prêt étudiant d’une valeur de 50 000€ pour investir dans mon premier bien, dans un studio, et qui, aujourd’hui finalement, en moins de 8 ans sera remboursé. Donc ça, c’est pareil, c’est quand même, c’est bien d’être toujours en accès à la propriété et je pense que c’est bien aussi d’en avoir un remboursé de chez remboursé quand même. A un moment donné, ça a aussi son avantage, je pense.

COMELS : Est-ce que, selon toi, c’est plus difficile d’investir quand on est une femme ?

En fait, je me suis tellement formatée en mode “non, j’ai pas envie de croire à ça” que j’ai envie de répondre non. Non, ce n’est pas plus difficile d’investir quand on est une femme. Certes, moi qui suis commerciale à l’international, dans le milieu électrique en plus, j’ai affaire à énormément d’hommes en face de moi et je vois bien comment je suis regardée, je vois bien la différence de traitement. J’ai envie de dire que c’est pareil dans les banques quand on est une femme, d’autant plus célibataire. Mais, après, à nous d’arriver blindée et direct de faire faire un switch aux gens qu’on a en face de nous. Direct leur poser les choses et leur faire comprendre qu’ils ont affaire à quelqu’un qui sait où elle va, elle n’investit pas comme ça, à la one again, parce que, justement, c’est ça qui leur fait peur aux banquiers… “Ah, la pauvre femme seule qui vient investir, ouh lala, mais comment elle va faire ?”…Il faut quand même leur montrer “Attention, moi, j’ai une situation, j’ai tel contrat, ça fait tant d’années, j’aimerais investir là-dedans pour telle raison, etc.”

Moi, je conseille toujours quand même, pour commencer à investir, de parler de résidence principale. C’est triste, mais, malheureusement, c’est ce qui rassure le plus quand même les banquiers, parce que la femme, bah justement, voilà la pauvre femme, on ne va pas lui dire non si elle veut accéder à sa résidence principale, la laisser à la rue, quelle horreur ! (rires)

Donc, il faut être maline, je suis désolée, il faut être maline. Moi, je suis un petit peu borderline, je ne suis jamais dans l’illégalité, mais quand on veut quelque chose, il ne faut pas avoir peur d’être borderline.

COMELS/Mélanie : Oui, je te rejoins.

Est-ce que tu peux nous expliquer, tu nous as parlé de la LCD, est-ce que tu as fait d’autres types d’investissement ? Est-ce que tu peux nous expliquer qu’est-ce que tu exploites ? Est-ce que tu fais autre chose ?

La LCD, un peu comme l’immobilier en général, je me suis rendue compte que c’est beaucoup de gestion, bien plus que de la longue durée, donc j’investis dans la Saône-et-Loire à Tournus où, là, finalement, ça reste du meublé, mais c’est de la longue durée. Donc c’est des personnes qui rentrent à l’intérieur pour 1, 2, 3 ans. C’est vrai que quand c’est du meublé, ils ne restent pas 10 ans dedans non plus, quoique j’en ai un quand même ça fait un petit moment. Mais voilà, je suis passée quand même sur de la longue durée parce que je trouve que c’est bien moins de gestion. Et puis, là, à Bourg, l’idée, c’est de faire de la location étudiante, alors quand le Covid aussi le permettra, parce que, là, tout le monde est en télécours, chez ses parents, donc les colocations, tout ça, ce n’est plus d’actualité, ou moins, en tout cas. Rester sur des choses… 1 an minimum maintenant, c’est ce que je vise. Dans ma résidence principale, là, j’ai 2 chambres. Comme je suis souvent en déplacement, avec mon job à l’international, quand je pars, là à ce moment-là, je ferai un peu de Airbnb. Mais, sinon, le reste de mes biens, c’est du meublé sur de la longue durée. Donc soit à destination de jeunes actifs, soit d’étudiants.

COMELS/Corinne : Du coup, c’est toi qui gères tous tes apparts ? Enfin, peut-être pas celui à Lourdes…qui est loin, mais les autres, c’est toi qui les gères ou tu as mis en gestion ?

Pour l’instant, c’est moi qui les gère, oui. Je collabore un petit peu avec un agent immobilier sur Tournus, et je me demande si je ne vais pas le faire aussi à Bourg avec la même personne. Parce que, ça, c’est pareil, dans l’immobilier, je conseille vraiment de s’entourer de personnes en qui on a confiance, avec qui on a déjà travaillé, qui ont déjà fait leurs preuves. Et je trouve que ce monsieur honnêtement m’a toujours bien aidée sur mes locations à Tournus et, du coup, j’aimerais bien, pourquoi pas, aussi l’impliquer dans mes locations à Bourg-en-Bresse, parce qu’il fait vraiment bien son travail et, aujourd’hui, honnêtement, trouver des personnes qui mettent vraiment du cœur, de la passion et de l’engagement, c’est quand même rare franchement. Donc bien les garder au chaud et bien les cocooner.

COMELS/Mélanie : C’est vrai, tu as raison.

Qu’est-ce que tu détestes dans l’immobilier, aujourd’hui ?

Wow, alors là, ce que je déteste là, tout de suite à l’instant T, c’est les travaux. Et pourtant, j’aime autant que je déteste. En fait, c’est un peu comme l’amour (rires), j’aime autant que je déteste, c’est-à-dire que j’adore le rendu quand on voit le avant/après, on se dit “Wouah, mais génial !”, mais, en même temps, oh la galère de gérer ça, la galère de gérer les artisans, la galère de … Je dis ça parce que je suis en train de sortir durement d’un chantier là, maintenant, tout de suite. Si je pouvais, si j’avais le temps, si je n’avais pas mon boulot à l’international, j’aurais été en litige direct avec des artisans, sauf que là j’ai pas le temps et je n’ai surtout pas le temps de me prendre la tête, plus que déjà le temps passé… Non, mais c’est ouf. Oui, vraiment en ce moment, ce que je déteste, c’est ça. C’est le manque d’engagement, le manque de responsabilité des artisans. J’en entends des vertes et des pas mûres quand je raconte mon histoire, je suis tellement, je n’ai même plus de mots, pourtant les gens, quand ils entendent mon histoire, ils me disent “Ah, bah, tu sais pas ce qui m’est arrivé…” et ils me sortent des trucs…!

COMELS/Mélanie : Encore pire !! (rires)

Encore pire, c’est pas possible, mais au même niveau. Et là, je me dis “Wow, mais dans ce domaine-là, ils ont une maladie ! En vrai, ils ont une maladie, c’est pas possible !” Le client est roi ? Dans le domaine du bâtiment, gratte-toi (rires), tu subis de a à z. Et je pense que, à part mettre des clauses vraiment bien précises dans le devis, le contrat et tout, dès le départ, et encore, je ne suis même pas sûre que ça te protège bien, accroche-toi ! Si tu fais un énorme chantier, accroche-toi, mets ta ceinture, mets un casque. (rires)

C’est fou. Du coup, c’est les travaux. Ou alors non, c’est même pas les travaux, c’est les artisans. Voilà ! (rires)

COMELS : Et, a contrario, qu’est-ce que tu adores dans l’immobilier ?

C’est ce rendu avant/après, comme je l’ai dit précédemment. Par contre, c’est vraiment ça, le paradoxe… que les travaux, c’est bien, mais pas bien.

Et, derrière, ce que j’adore, c’est les loyers qui tombent tous les mois. Veuillez m’excuser, mais les loyers, c’est… J’ai un compte dédié à chaque investissement, à chaque immeuble. Et de voir le petit compte gonfler, là, c’est pas mal quand même, sans rien foutre, franchement, c’est assez inédit, c’est pas mal, ça fait plaisir.

COMELS/Mélanie : Après, tu dis “sans rien foutre”, mais il y a quand même un effort…

Oui, oui ! C’est vite dit !

COMELS/Corinne : Au moment où les loyers tombent, en fait, tu ne fous rien, mais c’est tout ce que tu as fait avant qui permet de toucher ça.

COMELS/Mélanie : Et pendant aussi… La gestion

C’est ça.

COMELS : Est-ce que tu as des mentors ?

Oui. Quand je me suis lancée dans l’immobilier, moi, j’ai surtout suivi Jean et Julian de Immorenta. C’est deux cousins qui ont un parc immobilier énorme, qui ont une énorme connaissance au niveau du bâtiment justement, et tout ça. Donc j’ai beaucoup aimé ces deux personnes-là. Après, forcément, il y a aussi tout ce qui est… J’ai eu des inspirations au niveau de Christopher Wangen, Cédric Anicette, mais ceux qui m’ont paru le plus près de ma réalité et le plus proche aussi de la réalité, c’est quand même Jean et Julian de Immorenta.

COMELS/Corinne : On dit que l’immobilier n’est pas de tout repos. Tu as l’air d’avoir beaucoup d’anecdotes à nous raconter… Est-ce que tu pourrais nous en partager, en sélectionner une, une croustillante ?

Une anecdote… C’est mon dernier chantier, on ne peut pas passer à côté. En fait, c’est un chantier qui devait durer 3, 4 mois grand maximum. Là, en avril, on va entamer le 9ème mois. Donc on est sur une construction neuve de maison, en fait. On parle de 100m2, on n’est pas non plus dans un palace… Mais… une catastrophe ! C’est une entreprise qui n’a pas su gérer, qui a pris beaucoup de chantiers à la fois. En plus de ça, il y a eu le Covid qui est tombé en même temps, du coup ils n’ont pas su gérer. En plus, ils ne savent pas recruter les bonnes personnes, ils ne savent pas gérer, bref on en est au 9ème mois. Ils m’ont fait un dégât des eaux, aussi, voilà. Je veux dire, on a déjà 4, 5 mois de retard et on te fait un petit dégât des eaux et surtout on ne prend pas nos responsabilités, gratte-toi bien… Et plus, là, dernièrement, on s’est rendu compte que deux logements à moi qui étaient séparés électriquement sont miraculeusement reliés maintenant, donc c’est bien, électriquement, j’ai deux logements reliés, donc si je loue, je paie l’électricité de mon locataire, quoi. Je ne sais pas encore exactement ce qu’il s’est passé dans la réno électrique, mais là on est sur le sujet et j’ai l’impression, ça fait des semaines ou des mois que je dis “On n’est plus près de la fin que du début”. (rires) Mais quand est-ce que ça va se finir ?! J’aimerais savoir, vraiment.

COMELS/Corinne : Tu disais que c’était une construction neuve ?

Non, non, non, non. Justement, on parle limite d’une construction neuve, là, au niveau du délai. Donc c’est assez fou. Non, non, on est sur une réno. Un premier étage, il y avait 100m2, c’était divisé en deux, de base, et moi, j’ai voulu diviser en trois. Tout a été retouché, et donc… Oui, ils m’ont fait un dégât des eaux. Ah oui, et ils m’ont aussi enfermée… Ils ont refait la peinture de la porte d’entrée avec un loquet. Ils ont remis le loquet à la fin de la peinture, mais ils l’ont mal remis, du coup de l’extérieur, je ne pouvais plus rentrer chez moi… Ils m’ont tout fait ! C’est inédit, franchement, j’ai jamais vu ça. Donc voilà un peu l’anecdote.

COMELS/Corinne : Parfait… Ça va donner envie d’investir et de faire des travaux ! (rires)

Ça va donner envie, ouais ! Ah, bah il vaut mieux en rire qu’en pleurer, hein ! Mais, encore une fois, là par contre, je tiens aussi à préciser que j’arrive à le prendre comme ça aujourd’hui et à le gérer parce que je me suis formée. Mais quelqu’un qui n’est pas formé n’aurait pas su que, bah pour les travaux, moi j’ai quand même pris un petit peu plus que le budget que la boîte m’a demandé au cas où il y aurait un souci… Heureusement ! Parce qu’alors merci bonjour ! 

Et, après, je savais aussi, psychologiquement, j’avais entendu que les travaux, c’est pas facile, faut choisir les bonnes personnes, parce que sinon on est dans la m*… Donc du coup, ça, mon cerveau l’avait déjà compris. Donc quand la m* est arrivée, il s’est dit “Ah ! Bon, bah c’est normal !” Mais quelqu’un qui ne sait pas, qui y va comme ça, la fleur au fusil, qui prend pour argent comptant ce que dit l’artisan, qui prend uniquement le budget que l’artisan lui demande et qui n’a jamais entendu dire que les travaux, c’était la galère et que souvent, il y avait des imprévus, bah, là, je crois que c’est pas gérable, en fait.

Financièrement, mentalement, … Finalement, c’est là où la formation est importante.

COMELS/Corinne : Et puis le fait que tu sois formée aussi, je crois qu’on avait eu des commentaires par rapport à ça, c’est important de savoir, comme tu dis, bien choisir l’entreprise, de bien vérifier ses attestations d’assurance, de vérifier sa solvabilité et de ne pas non plus tout payer dès le départ, mais de bien payer à l’avancement pour que, si jamais l’entreprise te plante, ça arrive, on en connaît tous, des entreprises qui déposent le bilan, ne pas payer plus que la réalité de l’avancement de ton chantier, quoi. Sinon, ton argent, hop !

Ah oui, ça par contre, alléluia, ils ont je ne sais pas combien de retard, mais ils ne m’ont pas plantée au beau milieu de rien. J’aurais eu donné tout mon argent, là par contre, ça aurait été d’autant plus grave, oui. Mais non. J’avoue qu’ils sont méga maladroits, méga en retard et tout, mais quand même, là, on est en train de terminer… Là, l’histoire électrique, ils sont quand même revenus pour comprendre, aujourd’hui, je pense qu’on a compris le souci… Mais, là, par contre, ça m’aurait achevée ! Le truc de “Tu paies et les mecs, ils ne se pointent plus”, là… c’est autre chose, oui !!

COMELS/Mélanie : Ok. On va terminer par une dernière question. Toi, avec le recul que tu as eu et la super expérience avec les travaux notamment, est-ce que tu aurais un ou deux conseils à donner à des personnes qui ont envie de démarrer dans l’immobilier et qui ont le même profil que toi, de voyageuse, backpackeuse… 

Moi, alors pas quand j’ai commencé, mais là, sur ce projet qui était quand même costaud, je me suis entourée, j’ai pris quelqu’un pour quand même m’accompagner, me coacher. Des fois, on croit qu’il faut faire des formations des gens ultra connus sur les réseaux type Cédric Anicette, Christopher Wangen et tout, moi je ne vous conseille pas ça, honnêtement. Parce que j’en ai fait moi-même et, au final, ce qui est important quand on se lance, c’est de se sentir soutenu. Donc se sentir soutenu, ça veut dire humainement, physiquement, quelqu’un qui l’a déjà fait. Et il y a tellement d’investisseurs qui ont déjà investi et qui ont déjà le recul nécessaire pour nous accompagner sans être des Christopher Wangen ou Cédric Anicette dans notre région que, du coup, je conseille aux gens de se renseigner sur justement les meetups, l’immobilier dans leur région ou quoi, et vraiment sympathiser avec ces gens-là et, pourquoi pas, en faire carrément des mentors. Franchement, le mentoring ou l’accompagnement, il faut le trouver à proximité. C’est bien, aujourd’hui, la technologie, c’est génial, mais les grosses têtes, c’est pas ça qui est rassurant. Quand on veut se lancer vraiment sur le terrain, autant avoir une personne qui est là, dans notre région, qui a le temps pour ça aussi… Parce que des Christopher Wangen, Cédric Anicette, avec toutes les boîtes, les trucs, les machins, ils n’ont pas le temps. Donc autant faire ça avec des gens qui ont fait ce à quoi on aspire, mais qui sont là, dans une réalité qui est proche de la nôtre. Ça, c’est ce que je conseille aux gens. En tout cas, pour les gens qui ont envie, mais qui ont une peur, ce serait ça.

COMELS/Mélanie : Et bien merci pour le conseil en or. Je suis de ton avis aussi. S’entourer des personnes qui sont à côté de chez toi et leur poser des questions. Et ceux qui sont proches de ta réalité aussi. Parce que, parfois, quand tu vois toutes ces personnes sur le web, tu te dis “Waouh, je n’y arriverai jamais”, c’est trop loin de ta réalité en fait.

C’est ça.

COMELS : Merci à toi, Sarah, pour cette interview, c’était très sympa.

Merci à vous ! Bonne continuation dans votre parcours aussi, à vous !

COMELS : On apprécie ton naturel. Et je te dis à très vite dans une prochaine vidéo !